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Travail du sol Le semis direct du colza rentable à certaines conditions

Toutes les techniques peuvent convenir au semis du colza, reste à choisir la mieux adaptée au contexte de son exploitation.

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En colza, quelle que soit la méthode, il faut viser une levée rapide, un peuplement homogène, une couverture rapide du sol et une biomasse aérienne élevée en entrée d’hiver, sans élongation. Une croissance racinaire active permet au pivot d’atteindre 15 cm en novembre. (©Terre-net Média)

L’enquête nationale sur la conduite du colza de 2012 confirme la tendance à la réduction du labour dans la plupart des régions de l’Hexagone. En 2012, 43 % de la sole nationale a été labourée, contre 48 % en 2010 et 54 % en 2008 et 2005. En non-labour, le sol est travaillé en profondeur dans la plupart des cas.

Selon Gilles Sauzet du Cetiom, « toutes les techniques sont bonnes pour implanter du colza ». L’enjeu est de choisir la plus appropriée en fonction du type de sol. Le semis direct, par exemple, résout les problèmes d’évaporation et d’assèchement en contexte argilo-calcaire, en particulier lorsque la parcelle est couverte d’un lit de paille bien répartie. 

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Il aide à la gestion des adventices en atténuant, par l’absence de flux de terre, le risque de levée des dicotylédones de type géraniums, gaillets, crucifères sauvages.

ATTENTION AUX LEVÉES D'ADVENTICES

Gilles Sauzet prend l’exemple du Berry où, en sols profonds, travailler à de plus de 15 cm reste sécurisant alors qu’en sols superficiels, le semis direct corrige ponctuellement les soucis récurrents d’adventices. « Par ailleurs, en cas de diminution du travail du sol, le sol argileux se prêtera mieux à une intervention rapide après récolte avec, de préférence, un outil à dents fines et peu écartées. Le roulage est indispensable pour compenser une structure grossière et un rappuyage insuffisant. Il faut veiller aux remontées de pierres et à la levée de dormance des adventices. »

Pour remédier à l’encombrement pailleux du lit de semences, responsable de difficultés d’enracinement une fois sur deux, il convient d’utiliser un semoir adapté, à dents, à disques ou muni de chasse-débris. « En sols limoneux et sableux, une intervention profonde, en l’occurrence une fissuration, se révèle généralement nécessaire après la récolte du précédent. Un roulage, ainsi qu’un travail d’affinage avant ou pendant le semis, complèteront l’opération. Attention au roulage sur un sol soufflé et à l’utilisation de la herse rotative, ennemi n°1 du colza car elle peut compacter en surface lors de la reprise de labour ou au semis. Les amas pailleux et une éventuelle levée de dormance des adventices sont également à surveiller. »

Semis direct si la structure s'y prête

Le semis direct est possible si la qualité de la structure est satisfaisante, avec une gestion adéquate des résidus pailleux et en l’absence de limaces et de rongeurs. « La technique permet de réduire l’infestation par les adventices, d’améliorer la portance et la qualité des sols, de diminuer l’érosion et le ruissellement. Elle est source d’économies de temps. Y avoir recours implique de soigner le broyage et la répartition des pailles de la culture précédente, et de passer une herse peigne. Au moment du semis, qui doit être précoce pour assurer la levée, le semoir (adapté et équipé de chasse-débris pour éviter l’encombrement de la ligne) travaille à vitesse réduite ; ceci pour empêcher les flux de terre et la pollution de l’inter-rang avec des graines d’adventices. Un sol devient propice au semis direct si l’on gère sa structure dans la rotation en le travaillant dans les intercultures qui s’y prêtent. »

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