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Planteurs de betteraves à sucre L’après-quota en 2017 se prépare maintenant

La fin des quotas sucriers incite les adhérents de la Confédération générale des planteurs de betteraves à se rassembler pour réorganiser leur filière.

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Eric Lainé, président de la Cgb prononçant son discours de clôture devant Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. (©Terre-net Média.)

En 2017, la filière sucre sera déréglementée et réorganisée mais pas dérégulée. Réunis en assemblée générale le 9 décembre dernier, les planteurs de betteraves de la Cgb (Confédération générale des planteurs de betteraves) ont opté pour la contractualisation de leur production avec les sucreries pour 2017-2020 et pour la recherche de nouveaux débouchés.

Les membres de la Cgb s’attendent en effet à une augmentation de la production de racines et à des importations croissantes de sucre et de produits dérivés sur le marché européen, le plus ouvert du monde. Ce qui se « traduit déjà par des importations à hauteur d’un quart de la consommation intérieure ».

Le projet de réorganisation de la filière betteravière est pleinement partagé par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, « prêt à construire ensemble un avenir pour une filière performante, riche en emplois et innovante ».

La nouvelle réforme de la Pac est l’aboutissement d’une initiative de la France lors des négociations de Bruxelles en 2013. Elle donne toujours la possibilité aux planteurs de contractualiser leur production après 2017 sans contrecarrer le droit européen de la concurrence.

Le ministre de l’Agriculture soutiendra aussi la demande des planteurs de betteraves de la Cgb de maintenir et d’améliorer les outils qui assurent la transparence des marchés. Qu’il s’agisse de l’observatoire des prix communautaires ou des bilans pour le sucre, l’isoglucose et l’éthanol.

Mais la fin des quotas sera bien vécue par les producteurs de la Cgb s'ils ont par ailleurs l’assurance que leur production trouvera de nouveaux débouchés. Et tout d’abord sur le marché intérieur, en France et dans l’Union européenne.

La fiscalité sur les biocarburants

La Cgb reste attachée au taux d’incorporation de 7 % de biocarburants de première génération au titre de l’objectif européen d’énergies renouvelables dans les transports (7,5 % d’énergie renouvelable dans les essences) et ses membres refusent l’introduction de facteurs de changement d’affectation des sols. L’utilisation de farnesane, le biocarburant employé par la compagnie Air France, pourrait aussi être étendue sur d’autres vols.

Par ailleurs, Stéphane Le Foll a soutenu la proposition de la Cgb d'avoir une mesure fiscale plus avantageuse en faveur du SP95-E10, visant à instaurer un écart de prix à la pompe de 5 à 6 centimes. Elle stimulerait la consommation de bioéthanol sans coûter un centime supplémentaire au budget de l’Etat.

Enfin, une homologation des kits Flexfuel serait également un relais de croissance pour la consommation de super éthanol E85.

Davantage exporter serait aussi une solution pour trouver de nouveaux débouchés au sucre produit. Mais les planteurs de betteraves déplorent l’insuffisance des infrastructures pour livrer des volumes importants de sucre par voie maritime ou par le rail. Elles manquent de fiabilité et elles ne sont pas toujours en bon état, faute d’entretien.

Un nouveau marché à terme

La déréglementation du marché du sucre impose par ailleurs la construction de nouvelles aires de stockage pour les quantités de sucre produites supplémentaires mais aussi pour donner aux acteurs de la filière les moyens de mettre en place un nouveau marché à terme européen. Lutter contre la volatilité des cours du sucre est un des principaux objectifs de la prochaine réorganisation de la filière.

Ceci dit, la déréglementation de la filière sucre pourrait rendre la culture de betteraves moins attractive avec des marges inférieures aux céréales et surtout à d’autres cultures spécialisées. Sans prix minimum, seule une augmentation rapide des rendements la rendrait durablement plus compétitive, avec des coûts de production réduits. Eric Lainé, président de la Cgb mise justement beaucoup sur le programme de recherche Aker qui vise à doubler le rythme actuel de la progression de rendements.

Mais la filière betteravière devra allier la performance écologique à la performance économique recherchée par les planteurs, a défendu Stéphane Le Foll en prononçant son discours de clôture. Ceci dit, ces derniers ne peuvent pas « comprendre que soient remis en cause les traitements de semences à base de néonicotinoïdes compte tenu des spécificités environnementales de la betterave et de l’absence de solutions alternatives efficaces plus favorables à l’environnement ».

A moyen terme, la nouvelle organisation de la filière sucre pourrait s’inspirer du Farm Bill réformé aux Etats-Unis, doté de ses deux piliers : les divers dispositifs assurantiels et l’instauration de nouveaux filets de sécurité sur les prix. Rendez-vous est pris en 2018 avec la révision à mi parcours de la Pac 2014/2020. 

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