Certains analystes redoutent l’arrivée d’une nouvelle crise financière en 2020, qui pourrait faire vaciller les cours des céréales et oléoprotéagineux. Selon Laurent Crastre et Nathan Cordier, experts du marché des grains respectivement chez Tallage et Agritel, la demande mondiale pourrait être fortement impactée en cas de crise financière, tout comme les taux de change. Ce qui ne sera pas sans incidence sur le prix des grains.
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« Il faut se préparer à vivre une crise financière mondiale sans précédent avant la fin 2020 », pouvait-on lire dans un article du Parisien en mars dernier, qui rapportait les propos de Georges Ugeux, ancien vice-président de la Bourse de New-York. Les rumeurs et les craintes n’ont cessé de croître ces derniers mois, et de plus en plus de personnes sont convaincues qu’une nouvelle crise arrive à grands pas. Les marchés agricoles seraient largement impactés et les cours risqueraient de fortement fluctuer. Une crise ne serait bonne ni pour l’économie mondiale, ni pour la consommation, qui en baissant pourrait créer un déséquilibre et avoir un impact baissier sur les marchés.
Un risque sur la deuxième partie de campagne
La demande mondiale n’a cessé d’augmenter ces dernières années, notamment à cause de la croissance démographique, de l’augmentation de la production de biocarburants en tant qu'alternative renouvelable au pétrole, de l’évolution des habitudes alimentaires ainsi que des préférences de consommations. Toutefois, « l’économie mondiale est en train de se retourner, que ce soit en Europe ou aux USA, mais aussi en Chine ; et cela ne s’annonce pas bon pour la demande », indique Laurent Crastre, analyste marché des grains chez Tallage. « Si on baisse la croissance du PIB de l’ensemble du monde, cela engendrerait une baisse de la demande, couplée à des problèmes liés au niveau du change. Actuellement, personne n’a de certitudes sur le déroulement de cette récession et de la façon dont elle pourrait vraiment impacter le marché des devises notamment. Mais en discutant avec les clients, on se rend compte que cela fait partie des éléments qui pourraient peser globalement sur la deuxième partie de campagne », explique-t-il.