Sans ces fabricants français, les stars d’Agritechnica n’existeraient pas
Les éclairages Vignal, les vérins hydrauliques Sahgev, les charnières Pinet… Ces équipementiers de l’ombre sont des géants dans leur spécialité. Depuis l’Hexagone, ils irriguent John Deere, Agco, CNH, Claas et compagnie.
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Ce ne sont pas les halls les plus courus d’Agritechnica. C’est pourtant là que tout commence. Les pavillons 15, 16 et 17 du gigantesque salon dédié au machinisme agricole abritent les fabricants de composants. Pas de brouhaha, peu de selfies ou d’enfants à la recherche de goodies : ici, c’est feutré et sérieux. Parmi ces entreprises, sans qui les grands tractoristes ne seraient finalement pas grand-chose, se trouvent quelques pépites françaises, des leaders et des références de pointe dans leur domaine, souvent méconnus du public.
« Si on veut acheter un tracteur en pièces détachées, ici, c’est possible », sourit Pierre-Antoine Quivogne, le patron de Sahgev, qui produit plus de 750 000 vérins hydrauliques par an à Gevigney-et-Mercey, en Haute-Saône. Son entreprise, familiale, se rend à Agritechnica depuis une trentaine d’années. Lui vient depuis 2009. « C’est simple. J’ai 300 clients. Là, en une semaine, j’en vois 150. J’économise 50 billets d’avion et 200 000 km en voiture », résume-t-il.
Uranie vient depuis moins longtemps. C’est la deuxième édition d’Agritechnica pour le leader mondial de la barre chromée, qui expédie chaque mois 5 000 tonnes de matériel vers 75 pays du monde depuis son usine située à Le Meux, dans l’Oise. Ces barres, prisées des constructeurs pour leur robustesse, servent à la fabrication de vérins. « Si tu es à Agritechnica, tu es quelqu’un. Toutes les compagnies qui comptent sont là », constate Darek Talko, le directeur de la stratégie.
Pour Pinet, leader européen de la charnière, dont le siège est à côté de Roissy et l’usine à Chaulnes, dans la Somme, c’est carrément la première participation. Pour cette entreprise, qui fournit notamment Airbus, « l’agriculture est un gros marché », met en avant Holger Raulfs, responsable des ventes pour l’Allemagne. « Nous sommes là pour nous faire connaître donc nous allons au-devant des constructeurs, nous ne les attendons pas ».
Agritechnica, « un passage obligé »
« Agritechnica, c’est un passage obligé pour de nouvelles opportunités de business », souligne Audrey Bocchi, responsable marketing chez Vignal. Ce spécialiste international des systèmes d’éclairage et de sécurité, qui produit en France à Caen (Calvados) et Corbas (Rhône), aux alentours de Lyon, réalise 200 M€ de chiffre d’affaires et emploie 800 collaborateurs. Pendant une semaine, Audrey Bocchi va recevoir les services d’achats et bureaux d’études des vedettes du machinisme. « On fait aussi le tour de leurs stands. C’est une fierté de voir nos équipements montés sur leurs machines », confie-t-elle.
Les attentes de ces équipementiers sont variées. « Ce n’est pas là que l’on signe des contrats. Avant, il y a des phases de tests de produits, c’est très long. C’est surtout l’occasion de nouer des contacts, de présenter notre gamme, les nouveaux produits… » explique Audrey Bocchi.
Une ambiance décontractée qui parle à Pierre-Antoine Quivogne : « À Agritechnica, on ne rentre pas dans le détail, c’est surtout du relationnel ». Un relationnel qui s’étend à chaque édition : « C’est un salon agricole qui a la capacité d’attirer des nouveaux pays mais aussi du TP, de la manutention… Pour les fabricants de composants, c’est précieux ».
L’entreprise Deguy-Conge, qui fabrique des couteaux pour tous les experts de la presse, de Claas à New Holland en passant par John Deere, mise plus gros à Agritechnica. Cette semaine en Allemagne est décisive pour le fabricant, bien à sa place dans un autre hall, le 27, où l’on hache menu, au milieu des mélangeuses. « Nous n’avons pas de catalogue. Nous travaillons à façon pour les constructeurs. Comme on échange beaucoup par mails, c’est l’opportunité de se voir enfin en vrai, explique Lili Plont, responsable des ventes. Nous n’avons pas non plus d’équipe de commerciaux. C’est ici que nous faisons notre business ! » Sans oublier de jeter un coup d’œil… à la concurrence.
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