L’intégration d’un robot dans un itinéraire betteravier bio à la loupe
Dans une étude technico-économique, l’Association de recherche technique betteravière (ARTB) compare deux itinéraires culturaux bio, avec l’utilisation ou non d’un robot.
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En betteraves sucrières biologiques, le nombre de robots en activité dépasse aujourd’hui la soixantaine, avec en très grande majorité le Farmdroïd, robot autonome capable de prendre en charge le semis et le binage des cultures. Compte tenu de ce développement, l’Association de recherche technique betteravière (ARTB) a souhaité comparer sur les plans technique et économique deux itinéraires betteraviers bio (20 ha), avec ou sans robot, afin de déterminer les avantages et les inconvénients de ces pratiques. Elle s’est appuyée, pour cela, sur le logiciel d’analyse multicritères Systerre.
Intéressant en cas de recours à de la main d’œuvre
D’un point de vue économique, « les charges de mécanisation de l’itinéraire sans robot (588,66 €/ha) sont plus faibles que celles de l’itinéraire avec robot (933,74 €/ha). Ceci s’explique par le prix élevé du Farmdroid (75 000 €), son amortissement sur une seule culture et l’abonnement annuel de 995 €/an (prix 2026 annoncé par le constructeur) », expliquent les équipes de l’Institut technique de la betterave (ITB) qui relaient cette analyse.
Sans robot, elles recensent 2 passages de herse étrille, un passage de bineuse moulinets et 2 de bineuse inter-rang, ainsi que 60 h/ha de désherbage manuel. Pour l’autre itinéraire, les équipes comptent 5 passages du robot Farmdroïd, dont le semis, un binage à l’aveugle et 3 autres binages (rang et inter-rang), suivis d’un passage de bineuse inter-rang.
À noter : « Dans l’itinéraire sans robot, les outils de désherbage mécanique servent à l’ensemble des cultures de l’assolement (ferme type normande bio de 160 ha) ».
« Lorsque l’on rajoute le recours au désherbage manuel dans l’ITK sans robot (1 030 €/ha), les charges bondissent allant jusqu’à dépasser les charges de l’ITK avec Farmdroid. C’est dans ce contexte que le robot trouve son intérêt. Attention toutefois, le désherbage du rang du robot, bien qu’efficace, n’offre pas la même propreté finale qu’un désherbage terminé par une intervention manuelle. En printemps humides, le robot peut éprouver des difficultés à maintenir le rang propre. »
Réduction des émissions de GES
« Sur la question du temps, le robot va travailler environ 23,5 h/ha (vitesse d’intervention de 800 m/h), soit presque trois fois moins que le volume horaire dédié au désherbage manuel. » Cependant, il nécessite « des conditions optimales sur un pas de temps long pour opérer, une contrainte qui n’est pas la même dans l’ITK sans robot avec des outils de semis et de désherbage mécanique classiques et des débits de chantier plus élevés ».
À cela, « il faut également ajouter un temps de supervision non quantifiable pour le robot consistant pour les différentes opérations/alertes/pannes du robot qui peuvent survenir. »
Les équipes de l’ITB notent aussi une réduction de moitié des émissions de GES estimées au champ dans l’itinéraire avec robot : 198,9 kg eqCO2/ha contre 416 kg eq CO2/ha sans robot. « Fonctionnant avec un large panneau solaire permettant la production d’électricité, le robot n’a pas besoin de carburant pour effectuer ses opérations de semis et désherbage. Lorsque l’ensoleillement vient à manquer, le Farmdroid peut se mettre en pause dans sa tâche en attendant la recharge de ses batteries. Les opérations de préparation de sol, protection fongicide et récolte restent dépendantes de carburant dans cet ITK. »
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