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Régionalisation François Lucas, Coordination rurale : « Nos élus ont agi avant de réfléchir »

Quelle que soit leur appartenance syndicale, les représentants agricoles sont tous très inquiets concernant l’application de la "loi portant nouvelle organisation territoriale de la République", promulguée en août dernier et qui redessine la carte des régions françaises. François Lucas, premier vice-président de la Coordination rurale nous donne son avis sur cette nouvelle carte régionale.

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François Lucas est aussi producteur
en Charente. (©Coordination Rurale)
a régionalisation est évidemment une source d’inquiétudes. Mais un peu moins qu’il y a quelques mois, quand les politiques envisageaient de supprimer les départements. Au moins, nous pouvons encore compter sur un échelon de proximité. Reste à savoir quelles compétences les départements vont garder. En politique, c’est bon de réfléchir avant d’agir. Sur ce dossier, nos élus ont fait exactement l’inverse. Pourquoi former une grande région, de la Creuse aux montagnes basques ? C’est totalement incohérent. Maintenant, ils se rendent compte qu’une division administrative de cette taille va engendrer des complications. 

Et en matière d’agriculture, avec qui va-t-on discuter ? On a déjà bien du mal à mettre en place les Maec dans les régions actuelles. Comment définir des politiques agricoles sur des territoires aussi spacieux ? D’ailleurs, dans ce domaine, ce n’est pas aux instances locales de décider, à part pour prendre des mesures à la marge, sur les Aoc et Igp entre autres. 

Il y a plusieurs mois, lors de la réforme de la Pac, on nous a expliqué que les soutiens régionaux pourraient compenser en partie la baisse des aides directes du premier pilier. Mais les producteurs sont aujourd’hui aux abois et ont de quoi être inquiets. Heureusement, les enveloppes allouées aux Maec resteront liées à l’ancienne carte régionale. Il serait catastrophique de les refondre en fonction de la nouvelle. 

Les organisations professionnelles et syndicales auront du mal à trouver des agriculteurs acceptant de consacrer du temps aux relations avec la région. Les distances seront telles qu’il faudra parfois une journée entière pour assister à une seule réunion. Comment allons-nous défendre les spécificités de notre agriculture à l’échelle régionale ? Pour l’instant, l’Etat semble découvrir les difficultés à venir. »

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