Dans le Lot-et-Garonne « En mode survie », les agriculteurs en colère à Agen
Entre 200 et 300 agriculteurs, accompagnés de plusieurs dizaines de tracteurs, ont manifesté mercredi à Agen (Lot-et-Garonne) pour dénoncer l'augmentation de leurs charges, notamment la fiscalité du gazole non routier (GNR), a-t-on appris auprès des autorités et des organisateurs.
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À l'appel de la Coordination rurale (CR), les manifestants ont déversé des tonnes de lisier, de pneus et autres détritus agricoles devant la préfecture. Ont aussi été visés la permanence du député Michel Lauzzana (Renaissance) et plusieurs bâtiments administratifs dont la direction départementale des territoires, la direction des services vétérinaires ou encore le centre des finances publiques et le tribunal judiciaire, a constaté l'AFP.
Ils étaient « plus de 300 » selon la Coordination rurale, « près de 200 » selon la préfecture, qui a recensé 80 tracteurs.
« Je désapprouve cette forme de contestation et ces agissements sans concertation », a réagi Michel Lauzzana dans un communiqué, assurant que « des moyens massifs » ont été alloués par l'État pour « accompagner » les agriculteurs.
La CR, syndicat agricole majoritaire en Lot-et-Garonne, dénonce la fin annoncée de la détaxation du GNR pour les agriculteurs, l'augmentation de toutes les taxes et en particulier de la taxe foncière sur le non-bâti et sur les terres agricoles, ainsi que la baisse des aides compensatoires de la Politique agricole commune (Pac).
« Toutes les charges ont explosé », constate Karine Duc, co-présidente de la CR47. « On a de plus en plus de mal à s'en sortir. On constate également la baisse des aides de la Pac et des retards de paiement. »
Serge Bousquet-Cassagne, figure de la Coordination rurale et président de la chambre d'agriculture du département, dénonce un « double discours » du gouvernement: selon lui, c'est « le "en même temps" de Macron, d'un côté on veut une agriculture compétitive et la souveraineté alimentaire, et de l'autre on nous taxe de plus en plus ».
« Nous sommes tous en mode survie, certains ont des idées noires », ajoute Karine Duc qui demande au gouvernement « de maintenir la détaxation du GNR » pour « faire face à la concurrence étrangère sur des produits qui ne sont pas assujettis aux mêmes contraintes que nous ».
Les agriculteurs ont achevé leur manifestation avec une opération escargot sur l'autoroute A62 qui relie Bordeaux à Toulouse.
Mardi, environ 150 agriculteurs avaient déjà manifesté à Auch (Gers) pour dénoncer la hausse de leurs coûts de production, notamment le prix du GNR, qui doit augmenter progressivement jusqu'en 2030.
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