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Avis d’experts Les Ogm : une solution « alternative » aux herbicides ?

Nicolas Munier-Jolain et Nathalie Colbach, chercheurs à l’Inra de Dijon, attachés à l’UMR Biologie et gestion des adventices expliquent pourquoi, selon eux, l'utilisation des Ogm que l'on trouve aujourd'hui sur le marché n'est pas une solution compatible avec les politiques actuelles de réduction de l'usage des produits phytosanitaires.

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Terre-net Média : Les Ogm pourront-ils être une solution « alternative » aux herbicides ?


"Des progrès sont à faire en sélection variétale"
selon Nicolas Munier-Jolain (© L.G, Terre-net Média)
Nicolas Munier-Jolain : Je tenais tout d’abord à rappeler que l’Inra a une politique restrictive par rapport aux Ogm. Il existe seulement deux sites de recherche en France, sur les vignes à Colmar et sur les peupliers à Orléans. D’autre part, les Ogm fabriqués aujourd’hui sont généralement résistants à un herbicide à spectre large, le glyphosate entre autres. De ce fait, je ne pense pas que le système dépendant aux herbicides auquel ils appartiennent puisse s’intégrer dans la politique actuelle. Selon moi, ce n’est pas la bonne solution. En revanche, beaucoup de progrès ont été faits en termes de sélection variétale afin d’obtenir des variétés plus compétitives, en colza notamment. Le souci des variétés plus compétitives, c’est qu’elles ne sont pas forcément plus productives.

Nathalie Colbach : Le colza résistant aux herbicides sélectionne une flore adventice résistante aussi. Ce n’est pas selon moi les résistances aux herbicides qui vont sauver de la faim dans le monde. Dans ce cas, je pense que le souci est plutôt économique qu’agronomique. Les adventices rendent un service écologique. Elles sont aujourd'hui considérées comme des ennemis ou des parasites des cultures. Je pense  qu'un changement dans les mentalités des agriculteurs est nécessaire. Ils doivent apprendre à vivre avec les adventices, plutôt que les combattre. En revanche, développer des Ogm résistants à la sècheresse pourquoi pas, mais en tout cas pas résistants aux herbicides.

Selon moi, la solution réside plutôt dans le choix des variétés ou les rotations culturales. Produire une agriculture viable, sans pesticides c’est possible. C’est plus compliqué en effet, puisque beaucoup de paramètres sont à prendre en compte, mais c’est faisable.

Tous ne partagent pas le même avis


Le maïs ne sait plus où donner des épis...
(© Terre-net Média)

Yvette Duprat, directrice commerciale et marketing d’Euralis Semences, Europe de l’Ouest :  Les Ogm sont un outil qui permettrait au maïsiculteur français de se protéger contre la pyrale et la sésamie. Plus respectueux de l’environnement que les traitements aériens, cette technologie permet de donner à la plante la capacité de se protéger...

Pour l'interview complète d'Yvette Duprat, cliquez ICI.


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