L'info marché du jour La Chine diversifie ses approvisionnements de maïs
En 2022/23, la Chine s'est notamment tournée vers le Brésil pour importer du maïs, et non plus seulement chez ses fournisseurs habituels : les États-Unis et l'Ukraine.
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La Chine a diversifié ses importations de maïs en 2022/23, explique le département américain de l’agriculture dans son dernier rapport sur la production et les échanges mondiaux de céréales.
Sur les campagnes 2020/21 et 2021/22, ce poids lourd des importations s’était essentiellement fourni aux États-Unis et en Ukraine, dont environ 70 % auprès du premier et presque 30 % du second.
Mais la donne a changé depuis octobre dernier. Sur huit mois de campagne de commercialisation 2022/23, la concurrence entre exportateurs s’est accrue sur le marché chinois, avec notamment l’arrivée du Brésil.
Car à la suite d’un accord signé en mai 2022 et autorisant les importations de maïs brésilien par la Chine, celles-ci sont grimpées à 2,2 Mt sur 2022/23, ce qui a « particulièrement impacté la part de marché des USA en raison des prix compétitifs ».
Sur 2022/23, les maïs américains ont de fait rencontré d’« importantes difficultés », en termes logistiques et aussi en raison de disponibilités plus serrées à cause de la sécheresse de 2022, ce qui a fortement réduit leur compétitivité. Les USA ont produit 349 Mt de maïs et en ont en tout exporté 43 Mt, contre respectivement 383 Mt et 63 Mt en 2021/22.
Autre fournisseur-clé de la Chine, l’Ukraine a réussi à maintenir sa part de marché grâce à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire : 5,5 Mt expédiés sur le marché chinois entre octobre 2022 et juin 2023, contre 6 Mt pour la même période en 2021/22.
Des petits exportateurs « ont aussi bénéficié des efforts de la Chine pour diversifier le commerce », souligne l’USDA. L’Empire du milieu a ainsi importé plus de 300 000 tonnes de maïs de Birmanie en 2022/23, un volume supérieur aux trois années précédentes réunies, après avoir signé en février 2022 un protocole phytosanitaire avec ce pays.
La Chine a également doublé ses importations de maïs russe, important 200 000 tonnes en 2022/23, et a pour la première fois importé du maïs d’Afrique du Sud en mai 2023.
« La fréquence croissante des différends commerciaux, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont mis en évidence la nécessité pour les acteurs du marché d'atténuer les risques liés à la sécurité alimentaire », explique l’USDA. Et en multipliant son nombre de fournisseurs, la Chine limite les facteurs d’incertitude pour répondre à sa demande massive de céréales fourragères.
Sur 2023/24, l’USDA s’attend à une hausse des importations chinoises de maïs, en lien notamment avec une augmentation de la consommation (304 Mt, contre 299 Mt en 2022/23).
La production des États-Unis est attendue en hausse, ce qui ferait remonter à 53 Mt ses exportations totales de maïs. Malgré une petite baisse de production, les exportations brésiliennes sont aussi attendues en hausse : 58 Mt contre 54 Mt en 2022/23.
Quant aux importations chinoises de maïs ukrainiens, elles devraient baisser en 2023/24 : la « baisse de stocks et de production » va resserrer ses exports de l’Ukraine sur le marché mondial (19,5 Mt, selon l’USDA, contre 28 Mt en 2022/23), et ce peut-être d’autant plus que l’accord sur les exports via la Mer noire vient d’être stoppé par la Russie.
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