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Apca et Coop de France « On souhaite que le gouvernement Valls II réussisse »

La crise russo-ukrainienne inquiète les présidents de l’Apca et de Coop de France. Dans ce contexte, la reconduction de Manuel Valls et les orientations économiques affichées rassurent.

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Invitée surprise en cette période de rentrée syndicale et professionnelle, la crise géopolitique aux portes de l’Union européenne entre la Russie et l’Ukraine. L’issue incertaine des combats qui s’étendent dorénavant jusqu’au port céréalier de Mariupol relègue quasiment au second plan les sujets qui auraient dû faire la une de l’actualité. Or ils restent d’une extrême importance. Le niveau des prix agricoles et la baisse des aides Pac, dont les agriculteurs prendront conscience de l'ampleur lorsqu’ils recevront leur premier acompte, génèreront des difficultés de trésorerie, assure Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture, mercredi 4 septembre.

« Seuls les éleveurs laitiers continuent à investir », assure Philippe Mangin, président de Coop de France, ce même jour. La nouvelle directive nitrates va aussi compliquer davantage leur quotidien dans les 3.800 communes où son application sera étendue.

« Plutôt que de subventionner la mise aux normes de nouveaux élevages, il serait judicieux, avec les fonds disponibles, de financer la construction de nouveaux méthaniseurs », suggère du reste le président de l’Apca.

Mais voilà, l’actualité dicte sa loi. Et la crise géopolitique et les combats entre la Russie et l’Ukraine ramènent les responsables professionnels à des sujets fondamentaux : la production et la commercialisation des produits européens périssables soumis à l’embargo décrété le 7 août dernier. Hormis la filière laitière, toutes les productions rencontrent des difficultés sectorielles avec des pertes de compétitivité et de parts de marché à l’export. « Pour les volailles, on ne voit pas comment les grands groupes (Doux par exemple), très endettés, s’en sortiront », déplore Philippe Mangin.

Crise à l'issue incertaine

A la frontière russo-ukrainienne, personne ne connaît l’issue de cette crise. Avec l’arrivée de l’hiver, ce sont les livraisons de gaz russe qui pourraient être la nouvelle arme dissuasive de Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie.

Dans ce contexte, les présidents de l’Apca et de Coop de France, Guy Vasseur et Philippe Mangin, comptent sur le nouveau gouvernement Valls pour offrir aux coopératives et aux agriculteurs un havre de stabilité.

« On souhaite que le gouvernement de Manuel Valls réussisse dans les enjeux qu’il s’est fixé (compétitivité, simplification, réductions des déficits budgétaires) dans l’intérêt de la France, des entreprises et des agriculteurs ».

L’homme plait et les orientations affichées par le premier ministre sont en phase avec les idées défendues par les deux présidents de l’Apca et de Coop de France mais aussi par la Fnsea. A défaut de Cice, l’exonération de la C3S assise sur le chiffre d’affaires des coopératives, est un compromis apprécié.

Outils de régulation des marchés

La reconduction de Stéphane Le Foll dans ses fonctions est aussi pour les présidents des deux organisations, un gage de stabilité de la politique engagée depuis plus de deux ans même s'ils ne partagent pas toutes ses décisions et celles du gouvernement dont il est le porte-parole (redevance transit qui remplace l’écotaxe).

Mais Guy Vasseur et Philippe Mangin savent que la majeure partie des difficultés des agriculteurs datent de bien avant l’arrivée de l’actuel ministre de l’Agriculture. Et l’urgence de la crise russo-ukrainienne impose de le soutenir pour expliquer à la Commission européenne, à Bruxelles, la nécessité d’utiliser l’ensemble des outils d’intervention et de régulation encore disponibles depuis la mise en œuvre de la nouvelle réforme de la Pac, afin d'atténuer le coût économique de l’embargo. Les deux présidents considèrent même que la gestion financière de l’embargo imposé par la Russie ne relève pas seulement du budget européen de l’Agriculture mais du budget dans son ensemble, tant les conséquences sont importantes. C’est aussi le message qu’ils portent au ministre de l’Agriculture ce 3 septembre lors d’un rendez-vous qu’il leur a accordé en préliminraire duu conseil européen des ministres de l'agriculture le 5 septembre prochain.

Ce ne sont pas tant la perte des 650 millions d’euros de produits français, exportés en Russie l’an passé, qu’ils redoutent, mais les effets par ricochet sur les prix, sur le marché européen par l’absence de débouchés de produits interdits d’entrée en Russie. L’an passé, leurs exportations européennes étaient de 5 milliards d’euros, selon l’Apca. 

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