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Alimentation Les contrats industriels/distributeurs tardent à être signés

Les contrats commerciaux entre distributeurs et industriels de l'agroalimentaire tardent à être signés cette année lors des négociations annuelles, « extrêmement tendues » sur fond de flambée des coûts agricoles comme non agricoles, a indiqué mercredi le gouvernement. (Article mis à jour à 18h42)

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« À cinq jours de la fin des négociations, les taux de signature sont plus bas qu'à la normale. Il y a une différence de 20 points, en particulier pour les grands groupes », a indiqué le cabinet du ministre de l'agriculture Julien Denormandie.

Selon les données de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), « à ce stade, on serait à 75 % de signatures pour les PME, mais environ 30 % pour les grands groupes », a rapporté le cabinet à l'issue d'un comité de suivi réunissant l'exécutif et les acteurs de la chaîne alimentaire.

La tenue de ce comité, à une semaine de la clôture des négociations le 1er mars, est inhabituelle, « mais la situation l'imposait, parce que les négociations sont extrêmement tendues », a ajouté cette source.

Au lendemain de l'annonce de sanctions contre Intermarché au titre de précédents cycles de négociations, le gouvernement a tenu à afficher sa « détermination » à faire appliquer la récente loi Egalim 2, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs en régulant davantage les relations entre industriels et distributeurs.

« Nous veillons très fermement aux négociations commerciales qui sont en cours et qui ne peuvent pas se conclure au détriment de nos agriculteurs », a déclaré mercredi le Premier ministre Jean Castex, lors de la session des questions au gouvernement au Sénat.

Sur les produits non alimentaires, les distributeurs demandent des baisses de prix « alors que sur l'alimentaire, c'est en légère inflation à ce stade », selon le gouvernement. Il demeure toutefois « encore une très grosse différence entre le souhait des industriels », qui veulent des hausses « en moyenne de 6-7 % », « et les niveaux d'inflation actuellement négociés », a-t-on indiqué de même source.

Si elles n'obtiennent pas des tarifs satisfaisants, des entreprises vont se trouver dans des « situations catastrophiques, notamment dans les viandes », estime Dominique Chargé, président de la fédération des coopératives agricoles.

Les tensions s'expliquent par l'inflation sur les matières premières agricoles comme sur les coûts industriels (énergie, emballages, transports). Les fabricants de légumes en conserve ont par exemple vu les prix de l'acier quasiment doubler ces derniers mois.

Autre point de vigilance du gouvernement, le respect de la date butoir des négociations : « Les ministres l'ont rappelé, la loi est très claire, le 1er mars à 23h59, les négociations sont terminées, les contrats doivent être signés. » Le gouvernement souligne que les entreprises qui ne respecteront pas la consigne s'exposeront à de lourdes amendes, tant côté fabricant que côté distributeur.

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