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Crise agricole Les chambres d’agriculture défendent un nouveau modèle d’accompagnement

Sébastien Windsor, président des chambres d'agriculture, défend un nouveau modèle d'accompagnement agricole et de conseil global.

Alors que la tension reste forte dans un monde agricole qui attend de pied ferme les nouvelles annonces gouvernementales, les chambres d’agriculture demandent la mise en place d’un accompagnement global centré sur le projet de l’agriculteur, afin de redonner du sens à des producteurs soumis à des injonctions contradictoires.

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La crise agricole toujours en cours aura eu le mérite de « faire bouger l’opinion publique et politique sur le besoin de corriger des choses », constate Sébastien Windsor, président des chambres d’agriculture. Si un certain nombre de mesures devraient être annoncées dans les prochains jours, demain par le Premier ministre puis par le président et ses ministres au cours du Salon de l’agriculture qui s’ouvre samedi, des avancées sont à saluer sur les jachères, le GNR, ou la simplification, ajoute-t-il.

Il faudra cependant tenir aux agriculteurs un autre discours que celui de Rungis lors du lancement des États généraux en octobre 2017, lorsque le président de la République avait incité l’agriculture française à monter en gamme.

« Cette montée en gamme n’est pas accompagnée par le consommateur qui lui, à l’inverse, a baissé son niveau de consommation alimentaire, constate Sébastien Windsor. L’agriculture a l’impression d’être flouée et d’avoir été emmenée dans le mur. »

Retrouver du sens

Pour Sébastien Windsor, ces remontées du terrain face à une perte de repères et de sens doit aussi être prise en compte dans l’accompagnement proposé par les chambres d’agriculture. Si ces dernières fêtent cette année leurs 100 ans, c’est aussi selon lui grâce à leur capacité à se réinventer pour répondre aux attentes concrètes des agriculteurs.

Le président des chambres prône ainsi une nouvelle forme d’accompagnement. Alors que ce dernier est aujourd’hui traité en silo, à travers différentes politiques (Écophyto, Biodiversité, plan haies...), il faudrait commencer par aborder ces problématiques à partir de celle du revenu, « faire en sorte que chaque agriculteur ait un projet sur son exploitation, un projet amenant du revenu ».

Et les fonds pour accompagner ce projet doivent être regroupés sous une seule enveloppe, qui représenterait environ 60 millions d’euros, explique Sébastien Windsor, qui a déjà formulé cette proposition à plusieurs reprises, y compris à Emmanuel Macron.

L’objectif serait ainsi d’aider l’agriculteur à écrire son projet, et à le mettre en œuvre pendant deux ans sur son exploitation.

Malgré un contexte qui risque d’être explosif, Sébastien Windsor aimerait par ailleurs que le Salon de l’agriculture reste un « élément de communication positive auprès du citoyen », pour « expliquer que le revenu, il passe aussi par sa capacité à mettre quelques centimes ou quelques euros de plus dans son assiette », indique-t-il.

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