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Fiche culture L’orge brassicole, une exception française

Dans cette fiche, retrouvez les principales étapes du cycle de culture de l'orge brassicole.

Le saviez-vous ? 20 % des bières brassées dans le monde le sont avec des variétés françaises d’orges brassicoles ! Sur environ 12 millions de tonnes d’orges produites par an en France, 4 millions de tonnes sont destinées à la brasserie. En 2023, 450 000 hectares d’orges de printemps ont été semées , elles sont exclusivement dédiées à la brasserie. Traditionnellement semée au printemps, de plus en plus d’agriculteurs font le choix de semer ces variétés à l’automne. L’itinéraire est donc à adapter.

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Sommaire

 

 

 

Choix variétal : priorité aux critères qualitatifs exigés par les malteurs

Le débouché des orges de printemps est exclusivement brassicole, donc le choix de la variété doit correspondre aux débouchés des OS, avec des critères qualitatifs attendus par les industriels. Les Malteurs de France et les Brasseurs de France publient une liste de variétés référentes qui recense les « variétés préférées » ; les « variétés en observation commerciale et industrielle en étape 1 et étape 2 » et les  « variétés admises en validation technologique ».

Quels sont les principaux critères qualitatifs attendus ?

En plus des aspects qualitatifs, la génétique aura son mot à dire concernant le potentiel de rendement, la tolérance aux maladies (rhyncosporiose, helminthosporiose et oïdium) et la tolérance aux stress climatiques.

Les céréales à paille affichent des niveaux de sensibilité différents par rapport au froid. Le blé tendre est considéré comme tolérant, alors que l’orge de printemps est sensible. L’orge d’hiver affiche une tolérance intermédiaire. Traditionnellement semée en sortie d’hiver, le risque lié au froid est esquivé avec l’orge de printemps. En revanche, pour ceux qui font le choix de la semer à l’automne, il faudra être vigilant sur ce point en particulier.

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Semis des orges de printemps : ne pas trop tarder

Le créneau idéal pour implanter les orges de printemps se situe entre le 15 février et le 15 mars. Arvalis précise que cette date doit être affinée en fonction du ressuyage du sol. Si l’hiver a été humide, il est préférable de patienter.

Mais un semis trop tardif peut être un frein au tallage, et pour les variétés dites  « 2 rangs », le tallage est une composante de rendement non négligeable. D’autre part, les jours échaudants sont susceptibles de pénaliser le remplissage des grains. Semer trop tardivement peut donc être un facteur de risque.

Dates et densités de semis préconisées (source Arvalis)

Augmenter la densité pour les semis d’automne

Les variétés de printemps sont plus sensibles au froid que les orges d’hiver. Même si les hivers sont plus doux à la faveur du réchauffement climatique, il est conseillé de ne pas semer trop précocement ces variétés de printemps à l’automne afin d’éviter que la plante ait atteint un stade trop avancé au moment de la période de froid. Il faut donc tenir compte de la plus grande précocité des variétés d’orge de printemps. Un semis 1ère quinzaine de novembre permet d’atteindre un stade épi 1 cm aux dates classiques, de ce fait de limiter l’exposition au froid.

Arvalis conseille aussi d’adapter la densité pour pallier d’éventuelles difficultés climatiques

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Désherbage : profiter de l’orge de printemps pour désherber mécaniquement

En orge de printemps, le ray-grass est une problématique majeure. Les agriculteurs déplorent les problèmes de résistances et le manque d’efficacité de certaines solutions. En revanche, la culture est peu concernée par le vulpin, dont les levées se font préférentiellement à l’automne, et les dicotylédones sont peu problématiques.

L’orge semée au printemps offre la possibilité d’une interculture relativement longue pour bien contrôler les adventices avant le semis, notamment via des interventions mécaniques (herse étrille, houe rotative et roto-étrille (outil de désherbage en plein avec des éléments plus pénétrants que la herse étrille). Le passage d’outils peuvent se faire en pré-levée à l’aveugle (stade jeune des adventices) ou sur culture bien implantée, à condition d’avoir augmenté la densité de semis pour compenser les pertes potentielles liées au passage d’outils. Arvalis recommande d’augmenter la densité de 10 à 15 %.

La lutte chimique est rendue complexe par la moindre disponibilité et efficacité des solutions disponibles. En cas de forte infestation de ray-grass, un passage en pré-semis peut être recommandé, il sera complété par des interventions entre le stade 3 feuilles et deux nœuds de la culture.

Il est préconisé d’intervenir avec des solutions qui permettent l’alternance des matières actives (pour prévenir le risque de résistance).

Deux rappels réglementaires :

Les malteurs et brasseurs de France référencent une liste de solutions phytopharmaceutiques autorisées pour le débouché brassicole, il faudra donc veiller à n’utiliser que ces spécialités.

L’orge de printemps (semée à l’automne) empêche la stratégie qui consiste à alterner les matières actives entre culture d’hiver et cultures de printemps, fort utile pour éviter les problématiques de résistances. En cas de forte pressions adventices, il sera préférable de ne pas semer ses orges de printemps à l’automne.

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Stratégie de fertilisation : des essais en faveur du fractionnement

Si l’on devait résumer la stratégie de nutrition foliaire de l’orge brassicole, ce serait, la bonne dose au bon moment pour trouver le meilleur compromis entre rendement et taux de protéines. Et pour les industriels, ce taux de protéines doit se situer dans une fourchette comprise entre 9,5 % et 11,5 %, pas plus, pas moins.

Comme pour les autres céréales à paille, les apports doivent être calculés par la méthode des bilans qui consiste à estimer précisément les besoins de la plante en fonction des objectifs de rendements et de la fourniture globale du sol.

En orge de printemps, la proportion d’azote valorisée par la culture, mesurée par le CAU (coefficient apparent d’utilisation) n’est pas toujours optimale, car les apports sont réalisés en périodes plus sèches.

Pour optimiser les apports, Arvalis conseille :

Pour les orges de printemps semées à l’automne, la fertilisation devra être conduite comme pour les orges d’hiver. Le calcul des besoins grâce à la méthode des bilans, et le fractionnement en deux apports aux stades ou la plante valorise le mieux l’azote.

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La lutte contre les maladies : la génétique en rempart

Parmi le cortège de maladies associées à l’orge de printemps, rhynchosporiose et oïdium sont susceptibles d’être les plus préoccupantes, car elles peuvent être présentes dès le début du cycle. Toutefois, Arvalis rappelle que la génétique est un levier agronomique efficace pour en minimiser les conséquences.

La nuisibilité de ce cocktail de maladies peut pénaliser le rendement dans une fourchette de 5 à 10 q/ha. Il faut rappeler aussi que la présence de maladie est susceptible de compromettre le calibrage des grains et donc de pénaliser la qualité de l’orge brassicole.

Tout comme les herbicides, les brasseurs et malteurs référencent et recommandent un certain nombre de spécialités de santé du végétal. Un traitement unique au stade dernière feuille/barbes pointantes peut être considéré comme la règle.

Le choix des matières actives doit tenir compte de la présence ou non de souches d’helminthosporiose résistantes aux SDHI et strobilurines.

Il est important aussi d’avoir en tête que les orges de printemps semées à l’automne sont plus exposées aux maladies en sortie d’hiver que pour les semis de printemps. La protection fongicide devra donc être renforcée par 1 ou 2 passages supplémentaires.

 Arvalis rappelle aussi que dans la notation attribuée aux orges de printemps vis-à-vis des maladies sont le résultat d’essais sur semis de printemps.

L’orge de printemps peut être sensible à la verse. Il est alors recommandé d’évaluer son risque pour décider ou non d’un apport de régulateur au stade 2 nœud dans le cas d’un risque moyen ou dès le stade 1 nœud dans le cas d’un risque élevé.

La sensibilité à la verse est un critère de la classification des variétés, donc le choix variétal est un premier élément pour évaluer le risque. Dans le cas d’un tallage important et d’une montaison sans contrainte, là aussi, le risque est potentiellement important.

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