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« Les jeunes talents de l'agriculture » S'engager sinon « le mot agriculture deviendra une idée intellectuelle »

Dans la famille de Rémi, l'exploitation, comme le sens de l'engagement, se transmettent de père en fils. Le grand-père a été maire du village pendant 25 ans et le père syndicaliste dans les OPA. Le fils, lui, a voulu s'impliquer sur les deux terrains pour mieux défendre encore l'agriculture. Une source « d'émulation intellectuelle » selon lui, qui permet aussi aux agriculteurs de rompre « leur isolement », comme il le fait valoir dans ce 20e témoignage de la série présentant les spécificités des parcours et projets des jeunes agriculteurs qui ont inspiré le livre de Christophe Dequidt, consultant, et son épouse Sylvie : "Le tour de France des jeunes talents de l’agriculture".

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Entre un grand-père, exploitant agricole et maire du village durant 25 ans, et un père, également agriculteur et syndicaliste dans les organisations professionnelles agricoles (OPA), Rémi a de qui tenir. En reprenant leur ferme et leur sens de l'implication, il est leur digne successeur, d'autant qu'il a hérité à la fois de la fibre syndicale et de l'attrait pour la politique des générations précédentes, même s'il regrette d'avoir « trop peu connu son grand-père », un homme reconnu et apprécié, dont il « avait tant à apprendre » et qui a « fait considérablement évoluer la commune ».

Il s'engage d'abord chez les Jeunes Agriculteurs, au niveau régional puis national. Lorsque « j'en ai parlé à mon père, il m'a tout de suite encouragé », alors « je n'ai pas hésité », précise-t-il avec un profond respect envers celui qui « lui a toujours laissé choisir sa voie et lui a tout appris », lui disant quand il a voulu s'installer : « C'est le moment, je t'attends. »

« J'aime défendre les autres, c'est dans mes gènes »

En parallèle, Rémi est élu au conseil municipal en tant qu'adjoint au maire chargé de l'agriculture et du plan local d'urbanisme. Une fonction qu'il occupe depuis maintenant trois mandats. « J'ai beaucoup d'admiration pour l'engagement de mes prédécesseurs. Heureusement qu'il existe des gens comme eux pour défendre le métier d'agriculteur au risque de se voir marginalisés », confie celui qui a voulu prendre la suite pour qu'il y ait au moins un exploitant agricole parmi les conseillers et que « le mot agriculture ne devienne pas une idée intellectuelle ».

Toutefois, ce n'est pas toujours facile de la préserver, de l'artificialisation des terres notamment, lorsque la majorité des gens jugent que l'urbanisation est la seule voie de développement. Rémi a cependant réussi à créer une zone agricole protégée pour « empêcher de faire n'importe quoi avec le foncier ». Sa grande victoire puisqu'elle a permis l'installation de trois jeunes producteurs. Au départ, « on est plein d'illusions et d'envie, on fait même passer sa famille au second plan au profit de la collectivité, mais on s'aperçoit vite que la réalité est bien différente ». Au sein même de la municipalité, les intérêts divergent souvent, entraînant des conflits incessants...

 

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