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Salon de l'agriculture En 2020 plus que jamais, « l'agriculture vous tend les bras » !

Les organisateurs du Salon de l'agriculture veulent donner l'image d'un secteur prêt à accueillir, "les bras ouverts", tous ceux qui sont intéressés par le métier d'agriculteur.

Pour sa 57e édition, qui s'ouvre dans un mois, le Salon de l'agriculture joue la carte de l'ouverture. Via le thème "l'agriculture vous tend les bras", il veut montrer que le monde agricole est prêt à recevoir le grand public, pour lui expliquer les pratiques agricoles et lutter contre l'agribashing ambiant. Il s'agit également d'attirer de nouvelles personnes pour renouveler les générations d'agriculteurs notamment, soulignent son président Jean-Luc Poulain et le ministre de l'agriculture Didier Guillaume.

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"L'agriculture vous tend les bras", tel est le slogan de l'édition 2020 du Salon de l'agriculture (Sia), qui commence dans un mois à la Porte de Versailles, le 22 février exactement. Car ses organisateurs veulent donner l'image d'un secteur ouvert vers la société, c'est-à-dire prêt à communiquer sur ses pratiques pour combattre l'agribashing. Mais également à accueillir, "les bras ouverts", tous ceux qui souhaitent s'orienter vers ce domaine d'activité, en particulier vers le métier d'agriculteur.

Mettre à l'honneur les savoir-faire et les valeurs.

Des filières où les perspectives d'emploi sont à la fois nombreuses et diversifiées, tant en termes de professions que de niveaux de qualification et de responsabilité. Et qui offrent de multiples avantages comme le fait remarquer le ministre de l'agriculture dans le tweet ci-dessous, posté pendant la conférence de presse de présentation du salon le 14 janvier. Il s'agit de mettre à l'honneur « les savoir-faire et les valeurs du monde agricole, qui font sa force et son identité », appuie le comité d'organisation.

Susciter des vocations...

Les possibilités et types de formation sont aussi extrêmement variés, au niveau du contenu (élevage, cultures, transformation, machinisme, agroalimentaire, paysagisme, etc.) comme des diplômes (CAP à Bac+5). Il suffit d'avoir l'envie et la motivation pour trouver sa place et un projet qui corresponde à ses aspirations, a encore tweeté Didier Guillaume. Même sans idée précise, la visite du Sia peut alors susciter des vocations.

D'ailleurs, pour mettre en avant les divers atouts des métiers l'agriculture, « nous avons mis en place l'espace Agri'recrute, qui permet aux visiteurs de dialoguer avec les professionnels des différentes filières ou d'écouter leurs témoignages, complète Valérie Le Roy, directrice du salon depuis trois ans. Il y a actuellement 20 000 offres d'emploi non pourvus dans le secteur agricole. »

... d'autant que ce « terreau d'innovation attire »

Peu importe l'origine et le parcours des candidats : les enfants d'exploitants ne prennent plus systématiquement la suite de leurs parents et parallèlement, de plus en plus de personnes non issues du milieu agricole sont séduites par ces voies professionnelles, qu'elles soient en phase d'orientation, en recherche d'emploi après leurs études ou en reconversion professionnelle. En 23 ans (1993 à 2016) en effet, le nombre d'installations hors cadre familial est passé de 15 à plus de 30 % (source : ministère de l'agriculture). 

Un métier utile et un projet de vie qui a du sens.

« L'agriculture est plus que jamais un terreau d'innovation et de développement, qui attire de plus en plus de jeunes porteurs de projet », futurs repreneurs ou créateurs d'entreprise ou d'activité, explique la sociologue et enseignante à l'Isara Hélène Brives sur le site internet du Salon de l'agriculture, décryptant « le profil de ces nouveaux agriculteurs ». Elle précise entre autres que ces derniers recherchent « des projets de vie ayant du sens » et veulent exercer un métier « utile », souvent plus large que la seule production agricole, « associant plusieurs compétences et types d'atelier » au sein de nouvelles formes de travail collectif. Ce qui garantit « une variabilité de l'offre et des débouchés économiques plus solides ».

Renouveler les générations... 

L'essentiel étant de relever l'énorme défi du renouvellement des générations de producteurs agricoles notamment.

Sans oublier que les installations doivent être viables et vivables pour être durables !

... avec des installations durables

Ce que semblent avoir réussi ces jeunes venus témoigner lors de la conférence de presse :

Autres exemples mis en avant par le #Sia2020 :

Ma grand-mère connaissait mon amour pour les animaux de mon grand-père. Elle m'avait pourtant fait jurer de ne jamais devenir agricultrice.

Mais « c'était plus fort » qu'elle. La jeune femme de 33 ans a repris l'élevage de vaches charolaises et de chevaux percherons de ses grands-parents. Agricultrice à titre secondaire, elle a réalisé son rêve sans vraiment trahir sa promesse. Et son métier principal, responsable commerciale dans une entreprise bretonne d'hygiène animale, ne l'« éloigne pas du monde agricole ». Malgré les difficultés liées au manque d'aides financières et à la distance séparant ses deux activités (qui complique notamment le suivi des troupeaux), Anaïs tient bon même si elle doit souvent « se débrouiller seule ».

Alors que ses parents, exploitants agricoles dans le Nord, l'incitent également à suivre une autre voie, Julien Magniez revient à la terre il y a trois ans, après une prépa littéraire, des études à Sciences-Po et une expérience professionnelle dans le négoce. Le déclic ? Son voyage en Italie, un pays « qui sait respecter l'agriculture et les traditions locales », lui fait comprendre qu'il n'a « pas envie de passer sa vie à vendre mais à produire » pour « nourrir un maximum de personnes, tout en gardant des sols vivants ».

Produire pour nourrir un maximum de personnes.

Au départ, son père l'a « pris pour un cinglé » quand il a voulu développer la production maraîchère familiale en cultivant 400 variétés de fruits et légumes, vendus en direct à des particuliers et des restaurateurs. « La campagne après Sciences-Po, il avait du mal à comprendre mais aujourd'hui, il a vu que je tenais le choc et m'aide volontiers. »

Julien Raveyre, non plus, n'a pas suivi dès le départ le chemin de l'agriculture. Cuisinier de formation, il est embauché dans la restauration autoroutière, où il gravit les échelons un peu partout en France, avant de se rapprocher de l'exploitation de ses parents pour une vie plus calme. Il y donne des coups de main réguliers et reprend goût aux travaux de la ferme, au point de passer un bac pro "conduite et gestion de l'exploitation agricole" et de faire un stage dans un élevage d'Aubrac.

Je suis dans mon élément.

Il se découvre une passion pour cette race et se sent parfaitement dans son « élément ». Il a trouvé son projet professionnel et de vie, le vrai, et forme un cheptel de 30 vaches allaitantes sur la structure familiale. Une production, qui lui permet « d'échapper aux impératifs horaires et de ne pas forcément travailler le dimanche », à la différence de ses parents, éleveurs laitiers. Car le jeune homme souhaite se dégager du temps pour faire autre chose comme s'engager dans des associations ou des syndicats. 

Magalie Sellier s'est aussi reconvertie dans l'agriculture. À 41 ans, cette factrice a décidé d'être éleveuse de chèvres dans l'Aisne, un département où cette production est peu répandue. « C'est un métier complet : on élève des animaux, on fabrique du fromage et on vend ses produits sur les marchés », se réjouit-elle. Ses clients sont, pour l'instant, les entreprises et les particuliers auxquels elle distribuait le courrier. Formations, stages de terrain, business plan : elle a bien peaufiné son projet, ce qui facilite l'accès aux prêts et au foncier. Résultat : dès la première année, les objectifs sont dépassés et Magalie pense déjà à développer son atelier.

Reconversion également pour Damien Watrin, d'opticien à maraîcher. Il ne connaît rien à l'agriculture et s'oriente vers un BPREA. Au cours d'un stage, il sympathise avec Sélim Hamrouni, un saisonnier qui, lui non plus, n'est pas du milieu agricole. Cet animateur en centre social deviendra pourtant son associé, les deux hommes partageant « l'envie d'être utiles à la planète » et la même volonté de la « préserver ».

Maxime Barnet, autre reconverti dans le maraîchage, a passé lui aussi un BPREA et s'est formé sur le terrain, via des stages et des emplois saisonniers. Cet ancien ingénieur, lasse de l'industrie chimique, s'est lancé il y a deux ans et cultive 35 espèces de légumes. Sa compagne le rejoindra bientôt et s'installera en production caprine, transformation fromagère et vente directe

Autant de preuves que l'on peut s'épanouir dans le métier d'agriculteur en venant d'autres secteurs professionnels et d'autres milieux que celui de l'agriculture. Des profils et parcours différents qui ne doivent pas empêcher de sauter le pas. Une fois prise, cette décision, synonyme d'un engagement professionnel et personnel fort, devient généralement un choix parfaitement assumé.

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