Compétitivité économique et agriculture François Hollande partisan du produire plus et mieux à moindre coût !
Le pacte de responsabilité présenté par le président de la République n'a pas laissé insensible la Fnsea et son président, Xavier Beulin, à quelques semaines des Assises de l'agriculture que ce dernier pilotera.
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Mardi 14 janvier 2014, à l’Elysée à Paris, s’est déroulée la cérémonie des vœux à la presse du président de la République. Tous les membres du gouvernement étaient assis à la droite de François Hollande sauf un, et non le moindre : Stéphane Le Foll, pourtant un de ses proches.
Le ministre de l’Agriculture était en effet retenu à l’Assemblée nationale où a été adopté au même moment, par les députés, le projet de loi d’avenir pour l’agriculture et la pêche. Un texte dans lequel aucun syndicat ne se retrouve après des semaines de consultation et trente heures de débats. Et ils n’ont pas manqué de le faire savoir.
La Confédération paysanne a manifesté à plusieurs reprises pour faire part de son insatisfaction avec comme épouvantail, le projet de ferme des 1.000 vaches. Il symbolise le modèle agricole que le syndicat rejette. Quant à la Fnsea, elle a réagi en annonçant en février prochain, juste avant l’ouverture du Salon de l’Agriculture, l’organisation d’Assises de l’agriculture avec ses partenaires (Coop de France, Cnmcca, JA, Apca). Le président de la Fnsea a déjà diffusé la liste des nombreuses revendications qui seront soumises au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Des idées défendues par la Fnsea
Le syndicat présidé par Xavier Beulin ne voit pas en quoi la loi d’avenir contribuera à « renforcer la compétitivité des filières tout en prenant le virage de l'agro-écologie, alliant "autonomie des exploitations" et meilleure protection de l'environnement », comme le prétend le ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll. Mais ce projet d’Assises de l’agriculture annoncé le 7 janvier dernier, qui paraissait alors quelque peu incongru, a été légitimé par le discours de politique économique tenu par François Hollande lors de la cérémonie des vœux, une semaine plus tard. En effet, le président de la République a repris à son compte une partie des idées défendues en 2012 par François Baryou, président du Modem (à son grand étonnement - cf édition du Monde du dimanche 19 janvier 2014) qui, appliquées à l’agriculture, sont aussi, peu ou prou, les revendications du président de la Fnsea rappelées une semaine plus tôt.
« Il est temps de régler les problèmes de la France », « de produire plus » et « de produire mieux ». Et par conséquent « d’agir sur l’offre pour créer de la demande », a ainsi déclaré le président de la République.
Pour l’agriculture, Xavier Beulin ne dit pas autre chose depuis des années. Et les mesures annoncées par François Hollande en présentant son pacte de responsabilité font partie des revendications de la Fnsea. Et elles auraient pu compléter le projet de loi d’avenir qui vient justement d’être voté.
Une réduction du coût du travail
L’allègement de 30 milliards d’euros du coût du travail en exonérant toutes les entreprises et les professions indépendantes de cotisations familiales profitera pleinement aux agriculteurs soumis à l'impôt sur le revenu. Jusqu’à présent, le Cice ne porte que sur la masse salariale des entreprises à l'IS et à l'IR dans la limite de 2,5 Smic par salarié. Mais ces baisses de charges auront un effet limité sur le coût du travail des salariés faiblement rémunérés puisque les aides Fillon les exonèrent déjà les bas salaires d'une partie des cotisations sociales payées par les entreprises. Il en est de même pour les travailleurs occasionnels déjà soumis à un régime d'exonération très étendu.
D'autres mesures n'ont pas pu laisser insensible le président de la Fnsea : le choc de simplification administrative réaffirmé par François Hollande, la priorité donnée à l’investissement et la remise à plat de la fiscalité en faveur de l’investissement, de l’emploi et de la nouvelle organisation des collectivités territoriales.
Sans imaginer que ces mesures soient un camouflet pour Stéphane Le Foll et sa nouvelle loi, Xavier Beulin ne peut qu’en espérer une déclinaison pour les rendre porteuses d’avenir pour l’agriculture, selon lui.
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