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Plan de sobriété sur l’eau Sobriété, qualité, stockage : toutes les mesures qui concernent les agriculteurs

L'objectif fixé par Emmanuel Macron : 10 % de réutilisation des eaux usées. (©Terre-net Média)

Le plan de sobriété sur l’eau annoncé par Emmanuel Macron jeudi 30 mars dans les Hautes-Alpes a été détaillé le lendemain par Christophe Béchu et Marc Fesneau, les ministres de la transition écologique et de l’agriculture. Une bonne quinzaine des 53 mesures du plan concernent directement les agriculteurs, a qui le Gouvernement demande des efforts de « sobriété » à l’hectare pour pouvoir irriguer plus de surfaces avec autant d’eau.

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Emmanuel Macron a annoncé jeudi 30 mars un « plan de sobriété sur l'eau » pour tous les secteurs économiques et les particuliers. Un plan comportant 53 mesures que les ministres de la transition écologique et de l’agriculture, Christophe Béchu et Marc Fesneau, ont détaillé le lendemain.

Ce plan de sobriété, construit dans le même esprit que le plan de sobriété énergétique, invite d’abord tous les secteurs économiques, « y compris le secteur agricole » explique-t-on au ministère de l’agriculture, à présenter « d’ici à l’été » leur propre plan de sobriété.

Quelles mesures concerneront les agriculteurs ? Sur les 53 mesures du plan, une bonne quinzaine concernent directement les agriculteurs, dans quatre chapitres : organiser la sobriété, optimiser la disponibilité, améliorer la qualité, et les moyens à mettre en œuvre.

Organiser la sobriété « à l’hectare » pour permettre d’irriguer plus de surfaces avec autant d’eau

L’objectif global du plan est bien de réduire de 10 % l’eau prélevée d’ici 2030. Mais, pour le secteur agricole, cet effort brut sera à faire « à l’hectare » - autrement dit consommer moins d’eau par hectare – pour permettre d’irriguer plus de surface avec le même niveau de prélèvement.

Améliorer le stockage, réduire les fuites, valoriser les eaux usées traitées, récupérer plus d’eau de pluie…

Pour améliorer la disponibilité de l’eau pour le secteur agricole, plusieurs pistes sont envisagées. Il s’agit notamment de « massifier la valorisation des eaux non conventionnelles (eaux usées traitées, eau de pluie, eaux grises…) avec l’objectif de « développer 1000 projets de réutilisation sur le territoire d’ici 2027 »

Sur ce point de la réutilisation des eaux usées traitées issues des stations d’épuration, le ministère de l’agriculture précise que le décret devrait arriver avant l’été, après un passage obligé devant le Conseil d’Etat, qui a deux mois pour le valider. « Il n’y a pas de point bloquant » qui ferait que le Conseil d’Etat retoque le texte, précise le ministère.

La veille, le président fixait un objectif de 10 % de réutilisation des eaux usées d'ici 2030, alors que la France est très en retard sur ce sujet. Il souhaite ainsi la réutilisation de « 300 millions de mètres cubes, soit 3 piscines olympiques par commune (...) ou 3 500 bouteilles d'eau par Français et par an ».

Selon le ministère, une enveloppe de 30 M€ y sera consacré.

Selon Marc Fesneau, la disponibilité en eau de certains ouvrages est actuellement amputée de 30 % à cause d’un envasement croissant, faute d’entretien suffisant. Quant aux nouveaux projets ou ceux en cours de construction, Emmanuel Macron a rappelé l’utilité et la pertinence des réserves d’eau, comme celle de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, qui a fait l’objet de violents affrontements entre opposants écologistes et forces de l’ordre. « Il ne s'agit pas de privatiser l'eau ou de permettre à certains de se l'accaparer », a-t-il déclaré, mais il a demandé que les futurs ouvrages soient conditionnés à des « changements de pratiques significatifs », à commencer par des économies d'eau et une réduction de l'usage des pesticides par les agriculteurs.

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