Social La Msa prête à soutenir les agriculteurs en difficulté
Dans un esprit constructif et avec un optimiste sans faille, la Msa salue les mesures sociales prises ces derniers mois par le gouvernement et se dit prête à accompagner les nombreux agriculteurs en difficulté. Les caisses de mutualité sociale agricole se mobilisent aussi sur le front des élections pour renouveler, en janvier prochain, les 25.000 représentants cantonaux.
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« Il y a des réactions intolérables et incompréhensibles. Certains leaders syndicaux locaux n’ont pas été à la hauteur. Ils n’ont pas fait leur travail en tout cas ». S’exprimant devant la presse lors d’une traditionnelle conférence de rentrée, Gérard Pelhate reste indigné face à la destruction volontaire de la caisse locale Msa de Morlaix par des producteurs en détresse. « Mais je comprends bien les difficultés de certains face à la crise. » Le président de la Caisse centrale de la Msa, qui laissera son poste à l’issue des élections de janvier 2015, compte bien s’investir jusqu’au bout, pour que « la Msa accompagne comme il se doit les producteurs ».
Le report des cotisations, annoncé ces derniers jours, dispose aujourd’hui d’une enveloppe budgétaire de 110 M€. « Au regard de la situation, il faudra peut-être renégocier avec le ministère pour l’augmenter. » 30 M€ supplémentaires sont destinés à la prise en charge partielle de cotisations. « Cette enveloppe va être vite dépensée. Il faudra instaurer des priorités sur les cas les plus difficiles. »
En matière fiscale, les aménagements annoncés par Stéphane Le Foll concernant la dotation pour aléas (Dpa) sont plutôt bien accueillis. Mais globalement, « ce dispositif doit être amélioré, et surtout davantage utilisé par les agriculteurs, même s’il n’est pas forcément à la hauteur des enjeux des entreprises agricoles », juge Gérard Pelhate.
Prévenir et écouter la détresse sociale
La Msa veut surtout mettre l’accent sur l’accompagnement social. Car derrière les difficultés économiques, il y a une détresse sociale. Le 13 octobre prochain, la Msa ouvrira un service d’écoute national pour ses adhérents en cas de mal-être. En composant le 09 69 39 29 19 (prix d’un appel local, ou gratuit depuis une « box »), les agriculteurs pourront « dialoguer anonymement avec des bénévoles formés aux situations d’urgence ».
Un suicide tous les deux jours est enregistré dans la profession agricole, c'est la troisième cause de mortalité chez les agriculteurs. L’une des priorités de la Msa est donc de prévenir les risques psycho-sociaux. Le service d’écoute complètera les cellules pluridisciplinaires de prévention mises en place dans « 34 caisses Msa sur 35 ».
Bilan positif des mesures prises par le Gouvernement
Les responsables de la Ccmsa ont profité de leur conférence de rentrée pour dresser un bilan plutôt positif des mesures sociales prises par le Gouvernement. Les nouvelles règles d’assujettissement prévues par la loi d’avenir agricole, avec la prise en compte du revenu, et non plus seulement de la surface, vont « permettre à des exploitants travaillant sur des petites surfaces rentables d’être affiliés au régime agricole. La création d’un contrat de couverture sociale pour les candidats à l’installation apparaît aussi positive, même si la Msa regrette que « cette couverture soit gérée par leur régime d’origine et non le régime agricole ».
Le premier bilan de la mise en place des indemnités journalières Amexa depuis le 1er janvier 2014 est lui aussi positif. La Msa a versé 24,6 M€ ces huit premiers mois 2014 au titre de cette nouvelle prestation. « C’est conforme à notre prévision de 44 M€ par an. » « Chaque jour, en moyenne, 4.300 agriculteurs en arrêt de travail pour accident ou maladie, soit 1 % de la population active agricole, bénéficient d’une indemnité. » Mais les responsables de la Msa souhaiteraient que la pension d’invalidité, que les agriculteurs peuvent toucher le cas échéant après leur arrêt de travail, soit revalorisée. Un agriculteur reçoit en moyenne 850 € par mois d’indemnités journalières. S’il passe en invalidité, l’indemnité chute à 363 € pour une invalidité totale ou 282 € pour une invalidité partielle. « Cet écart incite les médecins à laisser plus longtemps les bénéficiaires en arrêt de travail. »
A la conjoncture économique s’ajoute, pour la Msa, le dossier interne majeur que représentent les prochaines élections, qui se dérouleront par correspondance – par internet ou courrier – du 12 au 27 janvier 2015. L’heure est au recrutement des candidats, jusqu’au 8 décembre prochain. Mais trouver les 25.000 candidats pour être délégué cantonal Msa apparaît « plus difficile que les précédents scrutins », reconnaît Gérard Pelhate.
Avec l’introduction du vote électronique par internet, en plus du traditionnel vote par courrier, la Msa espère atteindre l’objectif de 40 % de participation qu’elle s’est fixée. Un objectif nécessaire pour asseoir sa légitimité auprès du Gouvernement.
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