Gestion des résidus : les bienfaits du mulching de maïs
Le broyage fin des résidus de culture du maïs suivi d’un enfouissement superficiel, ou « mulching », peut être imposé dans le cadre des programmes d’action nitrates. Mais la pratique présente aussi des intérêts pour gérer les foreurs (pyrales, sésamies) et réduire le risque de développement de mycotoxines.
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Les résidus de maïs ont un ratio de carbone sur azote (C/N) élevé, voisin de 50, ce qui favorise l’organisation microbienne de l’azote minéral associée à la décomposition des résidus. Autrement dit, les micro-organismes vont consommer l’azote minéral du sol pour dégrader les résidus de la culture (jusqu’à 30 unités consommées).
Le broyage fin des résidus de récolte, puis leur incorporation dans le sol, accélèrent leur décomposition et limite ainsi la consommation d’azote minéral du sol par les micro-organismes. Les bienfaits de ce mulching sont aussi visibles lorsqu’une céréale ou un couvert est implanté derrière un maïs grain à l’aide d’un travail superficiel du sol.
Mulching de maïs : un préalable pour lutter contre les foreurs
La lutte contre la pyrale et la sésamie du maïs commence bien avant l’implantation de la culture, avec une bonne gestion des résidus à l’automne. Les résidus du maïs, cannes et pivots, constituent un support de conservation pour les larves des insectes foreurs, qui peuvent y passer l’hiver et donner lieu à l’émergence de papillons l’année suivante.
La gestion des résidus a donc pour objectif de réduire les populations de ravageurs en exposant les individus au froid durant l’hiver, aux mycoses, aux bactéries, aux virus et aux oiseaux. Une bonne gestion des résidus est d’autant plus efficace qu’elle est réalisée tôt après la récolte, et mise en œuvre à l’échelle de la petite région agricole.
Pour accélérer la dégradation des résidus, un mulching aussitôt après la récolte du maïs est au minimum recommandé. Le broyage sous bec est souvent insuffisant même s’il n’est pas sans effet. Un simple broyage réalisé immédiatement après la récolte détruit 50 à 70 % des larves. Lorsque ce broyage est suivi d’un travail superficiel du sol, l’efficacité est de 75 à 85 %. Avec un dessouchage du collet, l’efficacité passe à 95 % (tableau ci-dessous).
Synthèse de 6 essais réalisés sur sésamie entre 1993 et 1995 dans les Landes, en Haute-Garonne et dans l’Aude.
Réduire le risque sanitaire grâce au mulching de maïs
La présence de galeries de larves de foreurs augmente le risque de dégradation de la qualité sanitaire du maïs. En effet, les blessures sur tiges et épis deviennent des portes d’entrée pour les champignons de type Fusarium comme graminearum et verticilloïdes en cause dans la production de mycotoxines, respectivement déoxinivalénol (DON) et fumonisines (figure ci-dessous).
Figure 1: Contaminations du blé en DON selon le type de résidus et la technique d’implantation
Les résidus de maïs sont également le support de maladies, notamment celles qui se conservent sous forme de spores et qui pourront être transmises à la culture suivante. Une gestion soignée de ces résidus, par broyage et enfouissement, permet de limiter la quantité d’inoculum et de réduire les risques de contamination sur la culture suivante.
Les maladies concernées sont les fusarioses, l’helmintosporiose et la rouille du maïs. Un broyage fin des tiges et des feuilles accélère leur décomposition et réduit considérablement la pression sanitaire en monoculture de maïs. Sur le blé suivant, la pratique du mulching permet essentiellement de limiter le risque de fusarioses.
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