Réforme des retraites Les retraites agricoles, un dossier en jachère
Le gouvernement consulte les syndicats agricoles sur la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, quelques semaines après avoir bloqué une loi augmentant la pension minimum des anciens paysans, pourtant inférieure au seuil de pauvreté
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« Le plus à gagner »
Pas de nouveau coup de pouce aux petites pensions agricoles alors que le chef de l'État veut que sa réforme, censée transformer la « quarantaine » de régimes existants en « un système unique », soit « votée en 2019 ». Les syndicats agricoles, qui réclament tous un minimum à 85 % du Smic net, ont diversement apprécié ce refus. La FNSEA, largement majoritaire, n'a pas protesté. « On est le régime qui, normalement, devrait avoir le plus à gagner » des changements à venir, décrypte Robert Verger, membre du bureau de l'organisation. Reçu jeudi par la ministre des solidarités, Agnès Buzyn, et le Haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, il a plaidé pour une inversion du schéma actuel : au lieu de compléter les pensions inférieures au minimum, l'État devrait ainsi garantir « un socle de base pour tous les retraités ». La Coordination rurale, qui avait été « profondément choquée » du vote bloqué au Sénat, a également été consultée lundi. Elle a avancé l'idée d'une hausse de la TVA, en particulier sur les importations, pour « payer un petit peu moins de cotisations et retrouver un peu de compétitivité », indique Jean-Paul Vuilliot. Le syndicat aimerait aussi « récupérer un peu d'argent au niveau du fonctionnement de la MSA », la caisse de sécurité sociale des agriculteurs, dont il dénonce la « gabegie énorme ». Du côté de la Confédération paysanne, qui s'était indignée en mars du « coup de force inadmissible du gouvernement », la rencontre prévue la semaine prochaine sera l'occasion de demander « qu'il n'y ait aucune retraite qui soit inférieure au minimum vieillesse », prévient Christian Boisgontier. Il faudrait aussi « aider les agriculteurs à financer leurs cotisations quand la crise est là », estime-t-il, jugeant « pas normal que les paysans n'aient pas une retraite équivalente à la moyenne française. On n'est pas des sous-citoyens ».
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