Le Cyclair, enfin un robot qui désherbe en grandes cultures ?

C’est un créneau sur lequel les solutions ne se bousculent pas aujourd’hui : le désherbage robotisé en grandes cultures. L’entreprise française Cyclair a présenté sa machine lors du salon Innov-agri organisé à Ondes, aux environs de Toulouse. Une version expérimentale de 3 m de largeur de travail était présentée au public. La version commerciale atteindra les 6 m, pour viser une vitesse de chantier d’un hectare par heure.

Dans les champs, le robot se guide grâce à des caméras, pour se déplacer sur des terrains parfois irréguliers et au milieu de cultures qui ne sont pas forcément au même stade de développement. Il s’agit de désherbage : la précision est au centimètre. « Les images sont traitées par une intelligence artificielle qui reconnaît les végétaux. Le robot s’adapte aux rangs tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être », souligne Sébastien Gorry, fondateur et président de Cyclair.

À utiliser toute l’année pour le rentabiliser

Le robot est capable de reconfigurer partiellement ses outils. Il désherbe dans et entre les rangs. Il intervient aujourd’hui dans les maïs, tournesols et betteraves. L’objectif est de le rendre, dès 2026, opérationnel dans toutes les céréales et dans le colza.

« En termes de coûts de désherbage, on se rapproche des systèmes classiques, avance Sébastien Gorry, fils d’agriculteurs et ingénieur. Pour les parcellaires éclatés, l’idée est de créer des regroupements avec plusieurs voisins ».

Pour une utilisation optimale du Cyclair et rentabiliser au mieux le robot, il est recommandé d’avoir 100 hectares de cultures de printemps, 100 hectares en automne et toujours autant en hiver.

Une levée de fonds fructueuse

Une batterie électrique doit permettre au robot de fonctionner pendant 8 à 10 heures selon les conditions du chantier. Le robot peut venir se connecter seul à son point de recharge. Il n’y aura peut-être pas à aller bien loin : Enedis envisage de déployer un vaste réseau d’alimentation au milieu des cultures en profitant de ses lignes HTA (moyenne tension). Une version thermique, avec un générateur électrique alimentant le Cyclair, est également prévue.

Pour sa distribution, l’entreprise noue des partenariats locaux afin de monter en puissance.

Début 2024, Cyclair, lancée en 2019 dans la Vienne, avait réussi à lever 2,1 millions d’euros auprès d’investisseurs. Deux coopératives agricoles Centre Ouest Céréales et Cérèsia, des Business Angels de Grandes Écoles, la caisse régionale du Crédit Agricole Touraine Poitou et le fond régional Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement ont participé au tour de table.