Ras-le-bol des vols Hubert Luttmann équipe tous ses tracteurs d'un système antidémarrage

Après s’être fait voler deux de ses trois tracteurs durant la moisson 2010, Hubert Luttmann a équipé tous ses tracteurs d’un système antidémarrage .

« Je recherchais une solution qui permette de ne pas démarrer les tracteurs . Aujourd’hui, on parle beaucoup de la géolocalisation des machines. C’est peut-être très efficace pour les retrouver, mais à partir du moment où les tracteurs ont quitté la ferme, voire le pays, c’est la galère !  Surtout en pleine moisson, et je sais de quoi je parle » se remémore l’agriculteur.

Le hangar fermé à clé

« En 2010, même si les tracteurs étaient garés dans un hangar fermé à clé, cela n’a pas empêché les voleurs de les démarrer, de les charger sur un camion et de partir avec. Ça aurait peut-être été différent avec des clés codées mais les tracteurs n’en sont pas équipés ».

Après cet incident, Hubert Luttmann a fait installer par son concessionnaire un système antidémarrage - Exdat - sur chacun de ses tracteurs.

Ce dispositif électronique empêche aujourd’hui leur démarrage, si le chauffeur ne saisit pas un code à 6 chiffres sur le boitier situé en cabine. Une sécurité supplémentaire qui pallie l’absence de clé codée et assure aux propriétaires l’immobilisation de la machine. Ce type de système est très largement développé dans les travaux publics.

Le tracteur reste immobilisé

Si l’utilisateur ne rentre pas le bon code de sécurité, le tracteur considère qu’il y a quatre sources de panne identifiées qui empêchent la mise en route du moteur. La saisie du code de sécurité permet à l’électronique de lever les codes pannes et de permettre l’activation du moteur. Sans cela, le tracteur reste immobilisé. Seul bémol, en desserrant le frein à main, il est toujours possible pour les malfaiteurs de pousser ou de tracter le tracteur pour le hisser sur une remorque.

Face à ce problème, Hubert Luttmann gare ses tracteurs en marche avant avec les outils attelés posés au sol. Un tour de clé pour fermer les portes du hangar et il paraît difficile de repartir avec les machines … enfin espérons-le.

« Je renouvelle régulièrement les codes à 6 chiffres des différents tracteurs, surtout lorsque des personnes extérieures à la ferme s’en servent. Ce n’est pas un problème de confiance, mais à quoi ça sert que tout le monde connaisse le code ? » ajoute Hubert Luttmann.

2 ans après, le tracteur est retrouvé

Depuis 2010, il pense avoir été visité une ou deux fois. Des traces sur les portes des hangars et de nouveaux vols chez ses voisins du village l'ont alerté.

Aujourd’hui, trois caméras de vidéosurveillance sont en service pour contrôler le corps de ferme et l'intérieur des hangars.

Anti-intrusion

Hubert Luttmann a également installé une alarme intrusion à l’intérieur des bâtiments de stockage du matériel. En cas d’introduction dans ses locaux, il serait alors prévenu par téléphone.

« On ne peut pas dire que cela soit contraignant de mettre en place tous ces dispositifs, comparé au risque de se faire voler son matériel. Les enquêtes et démarches administratives pour récupérer ses machines sont longues. Ça peut prendre six mois, un an, deux ans voire plus pour récupérer un tracteur. L’un des deux Fendt volés a été retrouvé en Roumanie et ramené en France en 2012… et je n’ai toujours pas de nouvelles du second tracteur. Le tout sans parler du remboursement des assurances. Entre le matériel neuf qui a 300 h et celui qui a déjà trois ans, ce n’est pas la même chose. Derrière, il faut avoir de la trésorerie pour louer ou racheter même un tracteur d’occasion » témoigne Hubert Luttmann.

Dernièrement, le syndicat des constructeurs de machines agricoles (Axema) et celui des concessionnaires (Sedima) ont annoncé réfléchir à des solutions de protection et d'identification des tracteurs pour faire face à la recrudescence de vols dans les campagnes. La généralisation des clés codées pour les machines motorisées est l'une des pistes sérieusement étudiées.