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Revenus agricoles 2012 Revus à la hausse (+ 9,4 %), ils sont toujours aussi contrastés

Selon la Commission des comptes de l’agriculture, les gagnants de ce réajustement sont les céréaliers producteurs de pommes de terre et de betteraves sucrières et très marginalement les éleveurs de bovins et d’ovins viande. Les laitiers subissent une perte de revenu de 17,4 % entre 2012 et 2011.

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Le revenu agricole par actif non salarié a crû de 9,4 % en 2012 par rapport à l’année antérieure. (©Terre-net Média)  

Certaines inégalités de revenu entre les actifs non salariés des exploitations agricoles professionnelles sont encore plus importantes que celles révélées en décembre dernier par la Commission des comptes de l’agriculture. Le 3 juillet 2013, celle-ci a revu à la hausse ses prévisions en estimant que le revenu agricole par actif non salarié a crû de 9,4 % en 2012 par rapport à l’année antérieure contre 5,5 % initialement (respectivement + 8 % et + 4 % en termes réel).

L’écart de 3,9 points s’explique par la méthode d’estimation retenue. Chaque fin d’année, les prévisions reposent en partie sur des estimations de stocks de céréales et de vin en cours et des prix de vente prévisionnels fortement volatils. Or pour certaines productions comme les pommes de terre et les betteraves sucrières, les rendements et les prix moyens de vente ne sont pas précisément connus lorsque le ministère commence à faire ses statistiques de fin d'année.

Résultat courant par actif non salarié (©Ministère de l'Agriculture)Au printemps 2013, c’est en revanche en se reposant sur les prix de vente réels et sur un état des stocks défini que la Commission reprend ses calculs. Aussi, avec des cours de la pomme de terre qui ont flambé dès l’automne dernier et des prix des céréales au plus haut, il n’est pas étonnant de constater que les producteurs de "grandes cultures" voient en fait leur revenu réévaluer à 85.300 euros par actif contre 79.800 euros.

Et comme dans le même temps, la Commission des comptes de l’agriculture a estimé que les revenus des producteurs d’ovins ont moins baissé que prévu, les différences de revenu de un à cinq restent inchangées. Inchangé aussi est le revenu des "éleveurs" mixtes et est réajusté légèrement à la hausse celui des éleveurs de bovins viande. Mais l’écart de revenu entre les céréaliers  et les éleveurs laitiers s’est accru, ces derniers voient leur revenu de 24.700 euros diminuer de 17,4 % et non de 11,4 % en un an, comme le laissaient présager les prévisions de décembre dernier. Les raisons: le décrochage très important important de la production de lait à en fin d'année et dans une moindre mesure, une nouvelle augmentation des prix des compléments alimentaires qui étaient déjà élevés en 2011.

Avec les producteurs "grandes cultures", ce sont les viticulteurs qui ont vu leur revenu réviser à la hausse pour les mêmes raisons invoquées ci-dessus.

Le redéploiement des aides ne sera pas suffisant

Au final, les nouvelles prévisions de la Commission des comptes de l’Agriculture sur les revenus pour 2012  sont publiées alors même que la réforme de la Pac rentre dans sa phase de mise en œuvre.

S'il est important de réduire les écarts de revenu entre les filières pour rendre les productions animales attractives, le redéploiement des aides, très attendu par la Confédération paysanne, ne sera pas une solution suffisante pour y parvenir seul. Le bilan de santé de la Pac a montré très vite ses limites dans ce domaine ! Ce sont les marges dégagées et les volumes produits qui font d’abord les revenus des agriculteurs.

Réciproquement, le repli des prix des céréales en ce début de campagne montre la fragilité de la situation des céréaliers. Il se peut que leur revenu pour 2013 repose essentiellement sur les aides, annoncées en forte baisse en 2015. Une baisse qui peut s’ajouter à une perte de compétitivité vis-à-vis de l’Allemagne si l’écart des montants des aides perçues à l’hectare s’accroît.

Sinon, les dernières prévisions de la Commission des comptes de l’agriculture ne remettent pas en cause sur le fond l’analyse faite par la rédaction en décembre dernier.

 

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