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Bilan Pac 2004/2013 Jusqu'à 10 milliards de perte de revenu agricole et de valeur ajoutée par an

Imaginez que toutes les exploitations agricoles françaises réunies forment une seule entreprise. C'est ce que l'on appelle la "ferme France". En 2013, par rapport à 10 ans plus tôt, cette entreprise reçoit jusqu'à 6 milliards d'aides en plus par an (1). Mais ces aides versées n’ont pas consolidé le revenu des agriculteurs. Elles ont d’abord financé la hausse des charges. La valeur ajoutée de la "ferme France", autrement dit la richesse créée par ses agriculteurs, a perdu jusqu’à 10 milliard d'euros (Md€) par an aux dépens des revenus de ces derniers.

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En 2013, le revenu de la « ferme France » a baissé de près de 4 milliards d’euros par rapport à l’année passée, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture (2). Les aides Pac représentent ainsi les deux tiers du revenu net de la « ferme France » contre 50 % en 2012.

Les quatre milliards en moins ont été essentiellement supportés par les céréaliers dont les revenus ont été réduits de moitié. La chute aurait été de près de 100 % sans les aides Pac qui amortissent l’effet néfaste de la volatilité des prix quand la conjoncture devient favorable.

L’année 2013 est la dernière année de la Pac 2004/2013 caractérisée par le découplage des aides et la libéralisation de nombreux marchés.

Le nombre d’actifs agricoles non salariés a diminué de 33 % selon l’Insee tandis que le revenu de la ferme « France » s’est stabilisé autour de 12 à 14 milliards d’euros, soit un niveau inférieur à celui de la moyenne 1992/2003.

L'importance du facteur démographique

Les aides Pac de 8 milliards par an (environ 6 milliards de plus qu'en 2004) ne profitent donc pas au revenu des agriculteurs encore en activité puisqu’elles ont compensé l’augmentation continue de la consommation de biens intermédiaires au cours des dix dernières années. Au total, jusqu’à 10 milliards d’euros échappent chaque année au revenu des agriculteurs, et aux éleveurs en particulier.

Si le revenu de la ferme France était resté au niveau moyen de la période 1992/2003, il serait par actif supérieur de 33 % à celui actuel.

Au final, c’est le facteur démographique qui a été le principal moteur de l’évolution des revenus des agriculteurs encore en activité. Selon les années, la baisse du nombre d’agriculteurs, de 2 à 4 % par an, a préservé le gâteau « Revenu de la ferme France » d’un nouveau recul ou tout au moins en a atténué l’ampleur puisqu'il est partagé entre moins d’actifs.

Ont en particulier "bénéficié" de ce phénomène démographique, les agriculteurs à la tête des moyennes et des grosses fermes.

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