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Edito Vers une agriculture à deux vitesses ? Non, à trente-six…

J'avais en tête de vous parler de l’agriculture à deux vitesses. Mais n’est-ce pas une vision trop... (édito paru dans Terre-net Magazine n°34 de mars 2014).

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Lire Terre-net Magazine n°34 en ligne ICI. (©Fotolia, Terre-net Média/Création Terre-net Média)

J’avais en tête de vous parler de l’agriculture à deux vitesses. Mais n’est-ce pas une vision trop facile ? Quelque chose qui a déjà été dit et répété ? Oui, c’est vrai. Et pas qu’en France. Mais c’est de nouveau d’actualité. Car les conséquences de la nouvelle Pac seront probablement défavorables aux exploitations de taille moyenne (cf. le calcul des aides).

Par contre, elle devrait laisser une vraie place aux petites exploitations en zone défavorable ou/et en vente directe, agri-tourisme ou diversification apportant de la valeur ajoutée. Ainsi qu’aux grandes exploitations, capables d’économies d’échelle pour produire avec un coût de revient minimum, afin d’être rentables en suivant les cours mondiaux. On le voit déjà en grandes cultures. Un peu moins en élevage où la France accuse un certain retard pour peu que l’on considère que ce type de structure soit une voie d’avenir. Le projet dit des 1.000 vaches dans la Somme en est une illustration. Il s’agit donc bien d’une agriculture à deux vitesses. Quoi que… c’est beaucoup trop réducteur

En réalité, vous savez quoi ? Qu’il y ait une agriculture à deux, trois, dix, trente-six, cent ou mille vitesses importe peu. Laissons la place à tout le monde. Vive la diversité. Hors agriculture, la France n’a-t-elle pas besoin de grandes entreprises d’ampleur nationale et multinationale ? Si. Bien sûr. Et elle a profondément besoin aussi de toutes les Pme qui font vivre le territoire.

C’est pareil en agriculture. Au risque de déplaire, car ce n’est pas dans la ligne de l’exploitation familiale à laquelle nous sommes clairement attachés, je suis persuadé que le projet d’élevage de 1.000 vaches (autorisé pour 500) a sa place, aux côtés des fermes familiales. Et s’il contribuait à préserver un tissu rural et de l’élevage dans une région où la production laitière diminue ? A condition que les choix politiques et économiques permettent à chacun de vivre de son métier, sans que les difficultés de certains servent les plus privilégiés et sans que "les gros bouffent les petits". Utopiste ? Oui évidemment. Je l’assume.

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