Marchés céréaliers Vers une production mondiale de grains en baisse de 13 Mt en 2022/23
Dans ses toutes dernières projections de l’offre et de la demande mondiales en céréales, le Conseil international des céréales s’attend à une production de grains en léger repli en 2022/23, tirée à la baisse par celle du maïs. En blé, une production stable et une demande en hausse pourraient venir soutenir les prix, et les exports de l’UE tirer parti de la situation géopolitique.
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« L a production mondiale de grains en 2021/22 atteindra 2 287 millions de tonnes (Mt), soit une augmentation de 3 % vis-à-vis de l’année dernière », surtout en raison d’une révision de la production de maïs au Brésil, explique le Conseil international des céréales (CIC).
« Dans ce contexte dynamique, le niveau des stocks de fin de campagne de l’ensemble des grains devrait diminuer d’1 Mt, surtout pour le blé, l’orge, le sorgho et l’avoine », juge le CIC. Et « malgré le conflit en Mer noire, le commerce mondial des grains devrait progresser de 1 Mt lors de cette campagne ».
Vers 13 Mt de grains en moins en 2022/23
Et pour la campagne 2022/23 ? « La première tentative de prévisions reste encore très incertaine du fait de l’évolution de la guerre en Ukraine », prévient le CIC avant d’indiquer : « L’approvisionnement en grains devrait légèrement se contracter, de 1 %, à 2 275 Mt. La baisse de production des grains serait de 13 Mt ».
Des rebonds de production en blé aux USA et au Canada
« Cette baisse serait partiellement compensée par l’augmentation de la production en Amérique du Nord et du Sud », poursuit le CIC.
De fait, les conditions de culture du blé aux USA restent dégradées à cause de la sécheresse « mais la production resterait supérieure de 12 % » par rapport à 2021/22.
Plus au nord, « la fonte des neiges a permis de reconstituer partiellement les réserves d’eau au Canada, ce qui permettrait avec une légère augmentation des surfaces de bénéficier d’un véritable rebond de la production de blé : + 46 %, à 31,6 Mt ».
En Inde, « la récolte de la céréale progresse rapidement sous des conditions très favorables » et « la production devrait atteindre 111 Mt », soit une hausse de 2 %. Enfin, « les perspectives de production de blé en Russie restent favorables, à 82,5 Mt ».
Le commerce mondial de blé devrait stagner
Du côté des utilisations, « la consommation humaine de produits à base de blé progresserait de 1 % environ » en 2022/23, surtout en lien avec la croissance démographique, et « la substitution entre le riz et les produits à base de blé se poursuivrait en Asie ».
Quant à « la consommation de blé pour l’alimentation animale, elle pourrait chuter pour la seconde année consécutive, notamment si la compétitivité avec le maïs continue à se dégrader ».
À cause de « la disruption de la logistique en Ukraine et des sanctions financières sur les activités commerciales de la Russie », le CIC estime que « le commerce mondial de blé pourrait stagner en 2022/23, à hauteur de 193 Mt ».
Cette situation pourrait bénéficier à l’Union européenne et au Canada, ainsi qu’à l’Argentine, « qui pourrait atteindre de nouveaux records de volumes d’exportation ». Et le niveau des stocks de blé à la fin de la campagne 2022/23 diminuera, d’après ces premières estimations, de 5 Mt (à 277 Mt).
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