Appel à témoignages Blé tendre 2023 : quelle est votre stratégie de commercialisation ?
Volumes engagés, prix ferme ou prix moyen, calcul du prix d’équilibre, couverture sur les marchés à terme… Dites-nous tout sur votre stratégie pour commercialiser votre récolte de blé tendre 2023 ! (article modifié, initialement paru le 25 avril)
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Après la flambée et la volatilité inédites des cours en 2022 au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix des céréales décroissent depuis le mois de novembre. En cet été 2023, « il y a une réelle détente des prix, appuie Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France (Agritel). L’an dernier, à la même période, le blé se négociait 40 % plus cher qu’aujourd’hui, soit l’équivalent de 100 euros de plus. Les prix de la récolte 2023 retrouvent aujourd’hui les niveaux proches de l’été 2021 ».
À 266 €/t le 23 février 2022, le cours du blé tendre rendu Rouen culminait ainsi à 437 €/t le 17 mai 2022, son record. Il atteignait encore 364 €/t le 11 octobre 2022, puis passait sous les 300 €/t début janvier, sous les 250 €/t mi-avril, et touche régulièrement les 220 €/t depuis fin mai.
D’après un sondage réalisé fin 2022 sur Terre-net, 60 % des lecteurs indiquaient qu’ils n’avaient encore engagé aucun volume de leur prochaine récolte de blé tendre. Certains d’entre vous expliquiez sur les réseaux sociaux jouer la prudence en cas de problème météo au printemps… quand certains s’étaient déjà lancés sur de gros volumes.
« Quand on te propose 330-340 pour l'année suivante, il ne faut pas trop se poser de questions ! », lançait Mark, qui avait déjà engagé 90 % de sa récolte 2023. Guillaume n’avait pour sa part « pas engagé plus de 20 % », méfiant « après les grêles de 2022 ». « Vendre à terme ou sur pied non merci, vendre mes stocks oui à 100 % : il faut une campagne d'avance pour vendre dans ces conditions », jugeait Pierrot sur Terre-net.
Début avril, près de la moitié des 2 608 votants déclaraient n’avoir engagé aucun volume, un quart avait engagé moins de 25 % de la récolte 2023, 15 % entre 25 et 50 % de la récolte, et 12 % plus de 50 % de la récolte.
Et après la moisson ? D’après un sondage proposé à la mi-août, 28 % des lecteurs disaient n’avoir rien vendu de la récolte 2023, 23 % avaient encore plus de la moitié à vendre, 27 % moins de la moitié, et 22 % avaient tout vendu.
L'incertitude prédomine pour les semaines et les mois qui viennent en matière de prix. Si le marché semble avoir intégré en grande partie les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, l’élastique est « très tendu » pour le blé meunier malgré l’offre abondante en Europe continentale en ce début de campagne de commercialisation, explique Alexandre Marie, chef analyste chez Agritel.
Il suggère des risques haussiers : côté climat, « les clignotants sont orange-rouge » dans l’hémisphère Sud et « les perspectives sont plus à la dégradation qu’à l’amélioration », et côté géopolitique « la sureté maritime ne s’améliore pas » en mer Noire.
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