Agro-écologie Largement impliqués, les agriculteurs ne comptent pas en faire beaucoup plus
Dans un sondage Bva commandé par le ministère de l’Agriculture, les agriculteurs reconnaissent s’être majoritairement impliqués dans différentes actions agro-écologiques sur leur exploitation. Mais la plupart des producteurs n’envisagent pas de réaliser des efforts supplémentaires.
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Presque trois ans après son arrivée au ministère de l’Agriculture, Stéphane Le Foll semble avoir réussi à imprimer son concept d’agro-écologie dans l’esprit des agriculteurs. Selon un sondage Bva (1) commandé par le ministère de l’Agriculture et présenté lors de la journée nationale de lancement de l’An 1 de l’agro-écologie vendredi 30 janvier 2015, 93 % des agriculteurs estiment être d’ores et déjà engagés dans au moins une démarche agro-écologique, parmi six démarches suggérées aux producteurs sondés. En tête des actions mises en place sur le terrain figurent la limitation de l’usage des produits phytosanitaires et l’amélioration de la qualité des sols ou la limitation de l’érosion.
Près des trois quarts des agriculteurs déclarent même s’être engagés dans au moins trois actions. Mais leur degré d’implication varie sensiblement en fonction des productions. Ainsi, pour chaque démarche citée, l’implication des producteurs de grandes cultures se retrouve dans la moyenne nationale. Les viticulteurs eux, se déclarent bien plus impliqués que les autres. Ils sont par exemple 86 % à déclarer améliorer la qualité des sols ou limiter l’érosion, contre 72 % pour l’ensemble des exploitants. A l’inverse, bien que les résultats de l’enquête soient pour eux aussi satisfaisants, les éleveurs seraient les plus « mauvais élèves », sauf pour la « recherche d’autonomie en limitant les achats extérieurs ». Cette démarche est conduite par 54 % des éleveurs contre seulement 41 % de l’ensemble des agriculteurs.
Engagés, oui mais…
Un autre chiffre peut conforter Stéphane Le Foll dans son action au ministère de l’Agriculture : pour initier les actions dans leur exploitation, 67 % des agriculteurs indiquent avoir recours à des échanges d’expériences avec d’autres producteurs ou à des démarches collectives. Le concept même des Giee devrait séduire ces exploitants.
Néanmoins, certains agriculteurs engagés dans des démarches environnementales n’associent pas ces dernières au projet agro-écologique du ministre. Seulement 45 % des agriculteurs « se sentent engagés dans une démarche agro-écologique ».
Et s’il peut se féliciter de voir les agriculteurs largement impliqués dans des actions bien concrètes relevant de la double performance économique et environnementale, le ministre peut s’inquiéter, en revanche, du peu d’efforts supplémentaires qu’ils sont prêts à consentir à l’avenir.
61 % des agriculteurs déjà engagés dans des démarches liées à l’agro-écologie déclarent ne pas vouloir en faire davantage. A l’inverse, seulement un tiers des agriculteurs comptent réaliser des efforts supplémentaires, particulièrement sur la réduction de l’usage des produits phytosanitaires et l’amélioration de la qualité des sols ou la limitation de l’érosion.
Ce sondage commandé par le ministère de l’Agriculture est aussi à rapprocher du baromètre agricole Terre-net Bva (2). En avril 2013, 85 % des agriculteurs estimaient avoir déjà fait évoluer, depuis les cinq dernières années, leurs techniques de production vers le « Produisons autrement » et donc vers la démarche agro-écologique du ministre.
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