Ce sondage est publié alors que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, doit présenter vendredi les grandes lignes d'une nouvelle mouture du plan Ecophyto de réduction des produits phytosanitaires, le précédant n'ayant pas eu les résultats escomptés.
Depuis deux ans, Stéphane Le Foll tente d'imposer le mot agro-écologie dans les mentalités agricoles. Il entend par là promouvoir des modèles qui combinent la double performance économique et écologique.
Il s'agit par exemple de favoriser la rotation des cultures pour éviter l'érosion des sols ou la prolifération de maladies, d'utiliser des alternatives naturelles aux pesticides, de favoriser la biodiversité avec des haies, des étangs et autres abris pour la faune ou de consommer moins d'eau.
Presque trois ans après son arrivée, le ministre a donc voulu voir si ce concept avait fait son bout de chemin dans les esprits. Sachant que la Fnsea n'a jamais caché sa réticence à ce verdissement de l'agriculture qui nuirait, selon elle, à la compétitivité.
Le monde agricole semble donc plutôt ouvert au concept puisque 45 % des exploitants interrogés déclarent se sentir engagés dans une démarche agro-écologique et 13 % envisagent de s'engager.
Les réticences n'en demeurent pas moins tenaces sachant que 42 % des sondés disent ne pas être engagés dans un tel processus et ne pensent pas le faire à l'avenir.
Mais si certains rejettent le terme, presque tous les agriculteurs (93 %) sont engagés dans au moins une démarche allant dans ce sens. Quelque 76 % déclarent limiter l'utilisation d'intrants, 72 % améliorer la qualité des sols/limiter l'érosion, 62 % préserver les ressources en eau et 51 % disent mettre des choses en œuvre pour favoriser le rôle de la faune auxiliaire.
Les agriculteurs relèvent néanmoins de nombreux freins à commencer par les contraintes réglementaires ou les incertitudes que font peser ces démarches sur le résultat économique.