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Céder la ferme inquiète plus les agriculteurs que la trésorerie et la santé

La cession de l'exploitation : première préoccupation des agriculteurs. Et vous ? Dites-nous en commentaires !

C’est ce que révèle la 4e vague de l’Observatoire BCPE de l’agriculture et la viticulture, dévoilée mi-juin. Faut-il y voir un lien avec l’année 2024 particulièrement mauvaise pour les agriculteurs et les perspectives guère florissantes pour 2025 ? Sachant que pour 58 % d’entre eux, la reprise n’est pas assurée puisqu’ils n’ont pas encore de repreneur.

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"Préparer la cession de la ferme et la retraite agricole » est la 1ère préoccupation pour 28 % des 1 206 chefs d’exploitation interrogés dans le cadre de la 4e édition de l’Observatoire BCPE de l’agriculture et la viticulture, du 12 février au 18 mars dernier, en collaboration avec l’Ifop. Soit 9 points de plus que « financer le besoin de trésorerie » et 12 au-dessus de « l’amélioration de la protection santé pour soi et ses proches ». Pour autant, « valoriser le patrimoine personnel et professionnel » ne préoccupe que 7 % des exploitants enquêtés.

Principales préoccupations des agriculteurs. (© Observatoire BCPE, 2025)

Les difficultés économiques sont le deuxième facteur de cessation d’activité

Les deux dernières inquiétudes évoquées, mais à un faible pourcentage, 5 et 2 % respectivement : « se prémunir des conséquences des aléas climatiques » et « fidéliser les salariés ». Ces six craintes ont obtenu une note entre 8 et 10 auprès de 33 % des répondants. Même la transmission de l’exploitation les inquiète, « 67 % prévoient d’y travailler encore d’ici 5 ans », dont 31 % des 60-64 ans et 33 % des 65 ans et plus. Un chiffre en légère baisse cependant par rapport aux résultats de la précédente vague de l’Observatoire en 2023 (72 %).

64 % des agriculteurs de plus de 60 ans toujours sur la ferme dans 5 ans.

Parmi les principaux facteurs de cessation d’activité à horizon 5 ans, la retraite arrive loin devant : 76 % des réponses. Viennent ensuite les difficultés économiques : 10 % pourraient arrêter pour cette raison, deux fois plus en deux ans. Autres motifs : des problèmes de santé et la pénibilité, cités par 4 % des producteurs, les contraintes qui augmentent (3 %), des raisons familiales (2 %), une reconversion professionnelle (1 %).

(© Observatoire BCPE, 2025)

Baisse du chiffre d’affaires et de la rentabilité

L’année 2024 a en effet été difficile pour les agriculteurs sur le plan des conditions climatiques notamment, qui ont pénalisé les récoltes, suite à la forte pluviométrie en particulier (1 074 mm cumulés en 12 mois) et un manque d’ensoleillement. Ainsi, la production agricole de notre pays (hors subvention) a baissé de — 7,5 % sur un an, après déjà une année de régression et deux où elle était en augmentation, de - 13,1 % pour les filières végétales et de — 20,4 % en céréales, relève l’enquête.

Ce repli fait même reculer de — 0,2 point la croissance de l’économie française. Cette analyse met par ailleurs en évidence « une volatilité de l’EBE par actif non-salarié très élevée » entre 2004 et 2024, comme le montre le graphique ci-dessous.

EBE par ETP non-salarié en 2023 (milliers d'euros). (© Observatoire BCPE, 2025)

Et « les perspectives pour 2025 sont encore à la baisse, en termes de chiffre d’affaires comme de rentabilité des exploitations ». 37 % des personnes ayant répondu estiment que leur chiffre d’affaires va diminuer au cours des 12 prochains mois, un pourcentage en hausse de 14 points depuis 2019. 55 % des producteurs de grandes cultures jugent que leur ferme sera moins rentable. L’écart entre la proportion de producteurs envisageant une progression et, à l’inverse, une diminution est plus marquée pour la rentabilité que le chiffre d’affaires.

13 % des structures non transmises ?

Une conjoncture qui pèse sur la transmission des fermes et incite les cédants à l’aborder de manière négative, voire à préférer ne pas y réfléchir. Ainsi, « pour 58 % d’entre eux, la reprise n’est pas assurée (46 % chez les plus de 65 ans) : 17 % devraient avoir un repreneur mais n’en sont pas sûrs, 18 % espèrent en trouver un sans savoir encore qui » et 13 % pensent qu’ils ne transmettront pas leur structure.

(© Observatoire BCPE, 2025)

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