Conjoncture agricole Malgré la crise, le marché des agroéquipements devrait rester stable en 2016
Lors d’une conférence de presse mercredi 30 mars, l’Axema, le syndicat des constructeurs de matériels agricoles français, a pronostiqué une légère baisse de 1,8 % du marché de la machine agricole en 2016. Et cela malgré une crise agricole importante. Explications.
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Le marché des agroéquipements n’est pas déprimé en ce début d’année. En effet, à fin février 2016, les immatriculations de tracteurs agricoles, qui sont bien souvent le reflet du marché en général, indiquaient une hausse de 29.86 % pour le mois de février en comparaison au même mois de l’année précédente. En prenant en compte les mois de janvier et février par rapport à l’exercice précédent, la hausse reste tout de même de 21.89 %.
Toutefois, la prudence reste de mise. En observant le marché des 12 derniers mois par rapport à la même période 12 mois plus tôt, l’embellie n’est que de 5.89 %. De plus, les deux premiers mois de l’année représentent seulement 2 851 tracteurs neufs pour un marché de 29 312 tracteurs en 2015, soit moins de 10 % du marché total.
L'effet Loi Macron
Alors comment expliquer ces résultats ? L’effet loi Macron se fait sentir à plein car toutes les livraisons avant le 14 avril seront admissibles au régime fiscal avantageux qu'elle propose. Selon Axema, 57 % de ses adhérents déclarent que le suramortissement a permis d’augmenter leurs ventes en 2015. Il faut aussi prendre en compte le fait que le dispositif fiscal a surtout été utilisé pour l’achat de grosses machines comme des tracteurs ou des moissonneuses-batteuses. Autre explication avancée par Axema : les chiffres du revenu des agriculteurs annoncés à la hausse en 2015 par le ministère de l'agriculture.
Enfin, comme souvent lors d'une crise agricole, le marché du machinisme est en décalage par rapport à la crise. Les effets se feront donc sentir plus tard pour les constructeurs et les distributeurs. De plus, même si des freins sont apparus sur les investissements, tous les bilans comptables ne sont pas encore bouclés pour 2015. L’impact se fera donc attendre sur les achats de matériels agricoles neufs. Attention, toutefois car la crise ne touche pas avec la même violence les différents types d’agriculture ni les régions. Voilà pourquoi Axema pronostique une année 2016 en légère baisse de 1,8 % pour les agroéquipements en France malgré la crise agricole.
Axema regarde aussi plus loin et se veut optimiste pour les 10 prochaines années. Le syndicat compte sur plusieurs facteurs de hausse : les Certificats d'économie de produits phytosanitaires (CEPP) qui pourraient inciter les agriculteurs à renouveler leur pulvérisateur, mais aussi le Big Data ou encore la robotique. En effet, si la robotique est encore émergente en ce moment dans les agroéquipements, elle devrait voir son chiffre d’affaires mondial bondir à plus de 70 milliards de dollars d’ici à 10 ans.
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