L'oie aux yeux bleus fera peut-être un jour la belle à Noël

Il est terminé le temps où "les gardiens d'oies emmenaient les troupeaux à pâturer du côté du Mont-Saint-Michel", mais Jean-Marie de Launay, cadre des Assedic de 47 ans, élève l'oie normande depuis environ sept ans à Saussey (Manche).

"On a acheté une maison avec du terrain. J'aime bien les animaux et je connaissais la race par des amis", explique-t-il. "Au quotidien, on est toujours pris dans des contraintes. L'élevage est un loisir qui est devenu une passion".

Sur son terrain, gardé par un âne du Cotentin qui a pour mission d'éloigner les renards, le passionné élève une vingtaine d'oies normandes, dont des oies normandes de Bavent, une variante issue d'un croisement et qui se distingue par la présence d'une huppe. Cette oie était "un mets recherché par la noblesse autrefois", souligne l'éleveur.

Contrairement à ses congénères, l'oie normande, "c'est l'oie à rôtir par excellence : la chair est plus fine, c'est une oie légère, pas très grasse et on ne peut pas la gaver car les foies sont trop petits".

"Elle représente un intérêt certain et manifestement il n'est pas exclu qu'il y ait un programme de lancé pour l'alternative lors des fêtes de Noël, aux côtés du chapon et de la dinde", explique Jean-Marie de Launay.

"L'animal fait environ 3kg, voire 3,5 kg pour les mâles. Il est complètement herbivore, peut se passer de céréales et c'est la seule race connue autosexable (on reconnaît les mâles des femelles à la naissance) : le mâle est blanc, la femelle tachetée blanc et gris".

Et si l'oie "n'a pas les yeux bleus, c'est qu'il y a un apport dans son sang d'une autre race", prévient l'éleveur.

"On estime actuellement l'effectif à 2.000 individus répartis essentiellement en Normandie, mais j'ai retrouvé la trace de l'oie normande au Canada où, semble-t-il, ils l'élèvent de façon industrielle", explique Jean-Marie de Launay, administrateur du Club de sauvegarde des races normandes et qui a remporté grâce à cette oie un titre de "champion de race européen" en octobre aux Pays-Bas.

Souvent citée dans les légendes normandes, l'oie aux yeux bleus revient de loin et semble désormais avoir devant elle un avenir radieux qui pourrait peut-être la mener jusqu'à la Chine, qui s'est montrée très intéressée par cette race rustique peu coûteuse car pouvant se passer de céréales.


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