Une association née de la lutte contre l'extension du camp militaire

Après l'annonce du projet, en octobre 1971, prévoyant de porter la surface du camp de 3 200 à 14 000 hectares, des paysans se regroupent et fondent en 1972 l'Association pour la promotion de l'agriculture sur le Larzac. Les agriculteurs demandent alors à ceux qui les soutiennent de verser à l'Apal 3 % de leur impôt sur le revenu, appelés "les 3 % du refus", "soit l'équivalent de la part attribuée au budget de la Défense", selon Christine Thélen, trésorière membre de l'association "Construire un monde solidaire", organisatrice du rassemblement Larzac 2003, qui se déroulera de vendredi à dimanche.

Au cours des années 70, l'argent ainsi récolté sert à réaliser dans les fermes menacées d'expulsion des aménagements qui ne sont plus pris en charge par l'Etat (eau, téléphone, électricité) et à aider financièrement les paysans sous forme de petits prêts. Jusqu'à l'abandon du projet en 1981, l'Apal coordonne la lutte contre l'extension du camp.

Dans les années 80, elle devient l'Association pour l'aménagement du Larzac, aide à la gestion d'une partie des terres rétrocédées par l'Etat aux agriculteurs, accompagne les nouvelles installations et tisse des liens avec d'autres associations de paysans en Nouvelle-Calédonie et dans d'autres pays comme Haïti.

L'association crée aussi, dans une ancienne bergerie en bordure de la route nationale 9, une maison de pays baptisée "la Jasse", qui sert de lieu d'exposition sur les années de contestation, complété plus tard par une boutique de produits artisanaux et un restaurant. Aujourd'hui, l'Apal, qui ne fonctionne qu'avec des bénévoles et affiche une centaine d'adhérents, fédère les structures du causse du Larzac impliquées dans le développement local et édite un bulletin mensuel.