La filière française des céréales s'inquiète des exportations russes

"D'ici deux à cinq ans, la Russie pourrait porter sa production annuelle de céréales à 100 millions de tonnes et +faire+ le prix mondial du blé. Cela peut venir très vite", a averti Jean-Jacques Hervé, ancien conseiller agricole français en Russie, lors d'une conférence de presse organisée lundi par France Export Céréales.

Déjà pour la campagne 2002-2003 (1er juillet-30 juin), la Russie s'est hissée au troisième rang mondial, avec 13,5 MT, des pays exportateurs de blé juste derrière les Etats-Unis (22,7 MT) et l'Union Européenne (15,4 MT) devançant l'Ukraine, le Canada, l'Argentine et l'Australie.

La Russie a ainsi ravi des marchés à la France dans des pays de l'UE, en Egypte, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, a déclaré Philippe Kaspi, directeur général de France Export Céréales.

"La Russie, qui a un coût de production très faible, présente un potentiel inexploité de 10 millions d'hectares sur les 30 millions actuellement en jachère", a souligné M. Hervé après un séminaire sur ce sujet de l'association fondée en 1997 par les producteurs français pour promouvoir leurs céréales à l'étranger.

Selon M. Hervé, "la Russie a donné la priorité à la production et à l'exportation de céréales et est historiquement capable de produire 120 MT de céréales".

Un éventuel accroissement de la production animale ne pourra, selon M. Hervé, qu'absorber 5 MT de céréales. Or "une production russe supérieure à 78 à 80 MT a vocation à s'exporter", a souligné M. Hervé.

La mauvaise récolte de céréales russes en 2003 - évaluée entre 63 et 67 millions de tonnes dont près de 35 MT pour le blé - en baisse de 25% sur celle de 2002 (86 MT dont 50 MT pour le blé) doit être mise à profit pour réfléchir à ce futur boulversement du marché mondial, a souligné M. Kaspi.

Malgré cette mauvaise récolte, la Russie à déjà exporté entre juillet et novembre 2003 5,5 MT de céréales dont 3,2 MT de blé, selon Margot Grouss, responsable du bureau de Varsovie de France Export Céréales. Les acheteurs principaux de blé russe ont été la Roumanie, l'Ukraine, Israël, l'Egypte et l'Italie ainsi que l'Arabie Saoudite pour l'orge.

"Le problème va aller croissant et nous n'avons pas encore de solution", a conclu M. Kaspi.


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