Jacques Boully : « La vérité sort du porte-monnaie »

« Nous avons tous présent à l'esprit le formidable développement du système de distribution : Grande Surface. Aujourd'hui, en alimentaire, il traite entre 75 et 90 % des affaires. Malgré l'instauration de diverses dispositions règlementaires pour protéger la forme traditionnelle de commerce ou d'artisanat, ses atouts vis à vis des aspirations du consommateur ont décidé du résultat. Rappelons que le client apprécie : la facilité d'accès avec parking, la rapidité d'un passage efficient et surtout des prix comprimés.


Une nouveauté en la matière doit retenir notre attention : c'est l'émergence du "Hard Discount", autrement appelé "Maxi discompte" ou "magasin à prix cassés".


En 1990, on dénombre 166 de ces magasins, alors qu'ils dépassent les 3 000 aujourd'hui dans l'hexagone. L'évolution de leur chiffre d'affaires dans le secteur alimentaire entre 2001 et 2002 connaît une hausse spectaculaire de 17 %, alors que l'ensemble des grandes surfaces affiche 1,3 %. Toujours dans l'alimentaire, la part de marché de ces nouveaux distributeurs passe de 9,4 % en 2001 à 11 % en 2002.


Il nous est précisé que le profil du client de ce type de magasin était, au début de son implantation, les foyers les moins argentés. Aujourd'hui, il draine toutes les catégories sociales.


Ce qui différencie ces « Hard Discounts » des Grandes Surfaces classiques, c'est le prix qui n'est plus simplement comprimé mais complètement « cassé », cela,  souvent au détriment du service et de la présentation des produits.


L'enseignement qui s'impose à nous, c'est que, au moins en alimentaire et compte tenu de la qualité des produits, le prix est un élément majeur. Le développement de ces magasins ou les difficultés du Bio le démontrent.


Certes il existe et il existera des créneaux pour des produits typés, AOC, Bio ou labels divers mais jamais cela ne concernera la majorité des producteurs. Ceci est d'autant plus vrai que l'amélioration du système de production classique majoritaire est constante et qu'il est illusoire de penser montrer des différences entre systèmes de production au plan santé ou organoleptique.


L'actualité ne fait que confirmer la nécessité pour les producteurs laitiers de développer une stratégie d'évolution, basée essentiellement sur l'économie de l'atelier, qui devra produire au meilleur prix de revient. Cela implique d'en adapter la dimension ainsi que les outils de production dont le potentiel génétique de la vache. »


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