Lamy attend du Japon un renvoi d'ascenseur

"Ceux qui pensent que nous avons lâché les Japonais n'ont pas lu ce texte", dit M. Lamy, en réponse à l'inquiétude manifestée par Tokyo après la publication de l'initiative euro-américaine le 13 août dernier. "Pourquoi dans ce texte n'avons nous pas accepté le plafonnement des tarifs, qui ne nous pose aucun problème grave compte tenu du niveau de nos tarifs agricoles, alors qu'il pose de graves problèmes aux Japonais ? Nous avons repris à notre compte la position japonaise pour défendre le Japon", explique-t-il.

Pour la réduction des tarifs douaniers à l'importation des produits agricoles, Européens et Américains proposent une "formule mixte" qui permettrait de fait au Japon de maintenir des tarifs, réduits par rapport au niveau actuel mais encore très élevés, sur le riz, produit politiquement hyper-sensible.

"Sans trahir les secrets de nos délibérations, cela n'allait pas de soi avec les Américains. Il est un peu plus difficile de leur faire avaler le fait que nous défendions non seulement nos intérêts mais aussi ceux des Japonais", raconte le commissaire européen.

Mais, souligne-t-il, "nous avons avec les Japonais une alliance sur un certain nombre de ces sujets. Par exemple, nous attendons sur les indications géographiques un soutien japonais qui ne leur est pas forcément naturel et que nous attendons d'ailleurs toujours".

En échange d'une réduction des soutiens à l'exportation et de réformes internes rompant avec la logique productiviste de la PAC (politique agricole commune), l'UE entend obtenir de l'OMC l'usage exclusif des principales appellations attachées à ses produits agroalimentaires à forte valeur ajoutée, du vin de Champagne au jambon de Parme.