José Bové dénonce la prédominance de l'OMC sur les droits fondamentaux

"Si on part du principe que la santé passe avant le marché, que la souveraineté alimentaire doit être un droit, bref si les droits fondamentaux de l'homme sont les règles à partir desquelles le monde doit s'organiser, le commerce doit intégrer ces principes de base", a déclaré M. Bové.

"C'est ce que nous (le mouvement altermondialiste) demandons. Or à chaque fois il faut mendier les droits, se battre pour qu'ils soient respectés: il y a une véritable inversion du monde", a déploré le porte-parole de la Confédération paysanne.

"L'OMC structure la planète plutôt que les droits fondamentaux érigés par les Nations unies", a-t-il déclaré, préconisant de "véritables outils pour remettre de l'ordre dans l'économie mondiale".

Pour lui, les "pays sont responsables" des changements ou non de ces règles "puisque ce sont les gouvernements qui vont signer, et pas des technocrates extérieurs", à la réunion de Cancun (Mexique).

"On ne peut pas avoir continuellement Jacques Chirac qui dit partout que la terre brûle et en même temps un gouvernement qui accepte des règles qui vont à l'encontre de ce que dit le président de la République", a estimé M. Bové. De plus, il s'inquiète de la proposition de l'Europe de "libéraliser plus de 160 services dans le cadre de l'OMC" alors qu'il "n'y a eu là-dessus aucun débat" ni au Parlement européen ni au Parlement français. "C'est dangereux pour l'avenir, cela discrédite le politique par rapport aux citoyens qui vont (être) mis devant le fait accompli", a-t-il mis en garde.