"Une évolution, pas une révolution"

Q - L'ACCORD CONCLU A LUXEMBOURG VA-T-IL REVOLUTIONNER LA PAC?

"C'est une évolution, ce n'est pas une révolution. Nous avons quand même gardé les Organisations communes de marché (OCM). Même si on a baissé un petit peu au niveau du lait et qu'on a baissé un tout petit peu sur les primes mensuelles au niveau des céréales. Mais on a montré qu'on a gardé l'OCM. C'est une évolution de la Politique agricole commune qui est nécessaire. Pour l'agriculture française, la ferme France garde les euros qu'elle avait. Pour les autres pays, il y a eu un équilibre financier qui a été respecté".

Q - QU'EST-CE QUE L'ACCORD VA CHANGER CONCRETEMENT POUR LES AGRICULTEURS?

"Il y a un petit changement de raisonnement. Pour les céréales, les aides découplées permettront par exemple à un agriculteur de se dire: "je ne suis pas obligé de faire 100% de maïs parce que la prime maïs est plus intéressante que la prime blé. Je peux par exemple cultiver des oléoprotagineux". Donc, ça permet de nouveau de réfléchir, de s'adapter au marché, d'avoir une certaine réflexion sur cette évolution... En ce qui concerne les risques de voir les agriculteurs se détourner de certaines productions, je crois qu'un paysan qui veut uniquement prendre la prime pour avoir la prime, ce n'est pas un paysan. Il ne serait de toutes façons pas resté. Le paysan est un entrepreneur. L'application se fera à partir de 2005 ou de 2007. On a le temps de voir les détails techniques. Il ne faut pas paniquer sur le sujet".

Q - L'UE EST-ELLE EN MEILLEURE POSITION POUR NEGOCIER A L'OMC?

"La feuille de route pour Cancun a été fixée avec cette réforme. Nous n'avons pas à bouger d'un iota par rapport à cette réforme. Maintenant j'attends les autres continents et surtout les Américains... On n'a pas à rougir et surtout plus à bouger ou à se coucher à Cancun".