Michel Pattou (Mousquetaires): "Nous allons attaquer Carrefour"

Interrogé sur les pertes de magasins et de parts de marché, le patron du groupement de magasins indépendants déclare: "On enregistre des départs vers d'autres enseignes" et "nous constatons une grosse offensive des groupes intégrés, notamment de Carrefour".

Selon Michel Pattou, le "format" de Carrefour "est en difficulté en france, et pour compenser cette perte de part de marché, il la stabilise en développant son enseigne de maxidiscompte et en rachetant des supermarchés indépendants qu'il franchise en Champion".

"Nous allons attaquer Carrefour sur le plan judiciaire pour concurrence déloyale", affirme-t-il, estimant que l'argent des actionnaires du groupe est "utilisé non à la performance mais au rachat, parfois hors de prix, de parts de marché".

Le président du groupement des Mousquetaires se félicite par ailleurs que la Commission Canivet sur les prix dans la grande distribution "ait été jusqu'au bout, en mesurant bien les effets pervers de la loi Galland" sur la revente à perte.

"Si l'on veut redonner du pouvoir d'achat aux Français et relancer la consommation, il faut s'ouvrir à la concurrence et, pour cela, donner aux distributeurs la possibilité de négocier les prix", estime-t-il. "Il s'agit là d'une opportunité pour nos enseignes de recréer la différence", dit-il.

Michel Pattou rappelle qu'en 2003, le holding ITM Entreprises (Intermarché, Ecomarché, Bricomarché) a "généré un bénéfice consolidé de 120 millions d'euros".

"Nous tablons pour 2004 sur une nette amélioration de ce résultat, malgré l'impact toujours déficitaire de nos opérations en Allemagne", souligne-t-il, assurant que "hors Spar, nous avons une rentabilité excellente qui nous permettra d'investir dans la baisse des prix l'an prochain".

Concernant cette filiale de ITM Entreprises, Michel Pattou affirme qu'"il s'agit de trouver une issue à l'aventure en Allemagne". "Avant toute décision, il fallait que l'entreprise soit restructurée, (...), nous sommes aujourd'hui dans la dernière ligne droite".

Spar a annoncé la semaine dernière qu'elle allait supprimer 1 000 emplois sur un total de 3 600 dans ses activités de commerce de gros. ITM Entreprises, qui est en passe de porter sa part dans Spar de 85 % à 100 %, s'est engagé à financer la restructuration en cours.