L'Union européenne propose la suppression des subventions agricoles à l'exportation

Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, et son homologue de l'agriculture Franz Fischler ont fait cette offre qui doit permettre de relancer le processus de négociations commerciales multilatérales dans le cadre du cycle de Doha, en panne depuis l'échec du sommet OMC de Cancun en septembre dernier.

Cette offre devrait être officiellement exposée ce lundi à Bruxelles par Pascal Lamy, selon le Financial Times. Samedi, le quotidien français Le Figaro avait souligné qu'une note des services de Pascal Lamy relevait qu'une majorité des pays membres de l'Union européenne était favorable à cette proposition de supprimer les subventions aux exportations agricoles.

"L'objectif d'éliminer toute forme de subventions à l'exportation est partagée par la grande majorité des participants", selon la note de synthèse citée par Le Figaro et faisant référence aux représentants de l'Union européenne présents à une réunion avec la Commission.

La proposition européenne de supprimer les subventions agricoles à l'exportation est une volte-face de l'Union européenne qui était, avec le Japon, fermement opposée à cette élimination. A ce titre, l'UE était accusée par les pays en développement ou émergents de bloquer le processus de libéralisation du commerce dans le cadre de l'OMC.

Le 12 janvier dernier, le représentant américain au commerce, Robert Zoellick avait également, dans une lettre aux autres pays membres de l'OMC, demandé de supprimer les subventions agricoles à l'exportation.

Dans un entretien au Financial Times lundi, M. Zoellick a estimé qu'une décision de l'UE pour éliminer toutes formes de subventions agricoles à l'exportation était nécessaire pour obtenir l'appui des pays en développement et émergents dans les négociations à l'OMC. Les Etats membres de l'OMC se sont fixés pour objectif de débloquer d'ici juillet la négociation du cycle de Doha, en trouvant un accord sur ses grands principes.

"C'est un objectif raisonnable que d'essayer d'y arriver d'ici la fin juillet", a déclaré Robert Zoellick. Le geste de Pascal Lamy et de Franz Fischler va dans ce sens au risque de fâcher la France, un des plus farouches pays de l'UE opposés à la suppression des subventions agricoles. "C'est du lâchage", a fait valoir au Figaro un responsable du secrétariat d'Etat français au Commerce extérieur.