"Nous faisons le constat amer que le gouvernement préfère des opérations d'intimidation au dialogue. C'est pourquoi nous allons certainement changer de tactique et préférer des opérations sporadiques", a déclaré à l'AFP Philippe Meurs, secrétaire général des JA.
La décision formelle de levée des derniers barrages devait être prise au cours d'une réunion téléphonique des président régionaux des JA dans la soirée de mardi, a-t-on appris de source syndicale.
Les Jeunes Agriculteurs ne bloquaient plus mardi en fin d'après-midi que six raffineries et dépôts pétroliers contre onze lundi.
De l'aveu même des JA, étaient toujours occupés le dépôt Total de Lespinasse (Haute-Garonne), la raffinerie Total de la Mède (Bouches-du-Rhône), un dépôt de carburant à Longvic, dans la banlieue de Dijon, le site pétrolier du port de Lyon (Rhône-Alpes), un dépôt à Bacouel-sur-Selle, près d'Amiens, et la raffinerie Shell à Petit-Couronne près de Rouen.
Les forces de l'ordre, qui avaient déjà délogé lundi les manifestants à Caen (Calvados), Saint-Baussant (Meurthe-et-Moselle), Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et Saint-Jean-de-Braye (Loiret) où les avait empêché de s'installer notamment à Frontignan, près de Sète (Hérault), sont à nouveau intervenues mardi.
Le blocus du dépôt pétrolier du Boucau (Pyrénées-Atlantiques) a ainsi été levé mardi vers 13H30 après intervention de forces de police, a-t-on appris auprès de la police et de l'organisation syndicale.
La vingtaine de militants de JA qui bloquait depuis la fin de matinée ce dépôt de carburant de la société Raffinerie du Midi ont été "délogés physiquement", selon Eric Mazain, secrétaire général départemental des JA.
"L'opération s'est déroulée sans heurt, sans qu'il y ait de blessé", selon un représentant du commissariat de Bayonne.
Le ministère de l'Agriculture avait indiqué lundi en début de soirée dans un communiqué avoir adressé aux JA une lettre co-signée par le ministre Hervé Gaymard et son collègue de l'Economie Nicolas Sarkozy.
Ce courrier promet, selon le ministère, "que des mesures spécifiques sont à l'étude sur la taxe intérieure et la consommation de gaz naturel et sur la taxation du fuel lourd afin de permettre aux exploitations concernées de supporter cette charge supplémentaire".
Les JA souhaitent que le secteur agricole soit placé sur le même plan que celui de la pêche, qui bénéficie d'un carburant professionnel détaxé, ce qui permet d'amortir la flambée du marché pétrolier.
Le coût de cette mesure pour le budget de l'Etat serait, en année pleine, de 80 à 90 millions d'euros, selon les JA, alors que la facture totale de la hausse du prix du carburant pour la "Ferme France" s'élève, toujours selon eux, à plus de 500 millions d'euros sur une année.
Ils estiment insuffisant le remboursement de 4 centimes d'euros par litre de carburant au profit des agriculteurs pour les six derniers mois de 2004, annoncé le 13 octobre par M. Sarkozy. |