Manifestations de légumiers, trafic SNCF perturbé

Des feux de palette allumés par les manifestants ont déformé les rails, a indiqué le service de presse de la SNCF. Des producteurs ont également déversé le contenu de plusieurs dizaines de remorques de choux-fleurs sur des routes du nord du Finistère, ont indiqué les gendarmes, et ces actions se poursuivaient vendredi soir.

Près de 300 producteurs avaient manifesté mercredi devant la sous-préfecture de Morlaix à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs afin d'exiger de l'Etat une enveloppe de 8 millions d'euros pour aider à désengorger le marché alors que 13 millions de têtes de choux-fleurs ont été retirés de la vente depuis le 1er janvier.

Ces aides forfaitaires de gestion des marchés ont été supprimées par la France pour se mettre en conformité avec les directives européennes. Pierre Bihan-Poudec, président de la SICA de Saint-Pol-de-Léon, premier groupement français de producteurs de légumes, avait attribué une partie de la crise légumière à "la concurrence déloyale" des pays de l'est de l'Europe, notamment la Pologne, concurrence "favorisée par des coûts de main-d'oeuvre largement inférieurs".

Les températures douces en février ont contribué à la surproduction de choux-fleurs, dont le cours ne dépasse pas O,23 euro le kg, contre O,50 l'an dernier. Jeudi, les producteurs avaient déversé plusieurs centaines de tonnes de choux-fleurs invendus devant des édifices publics (gendarmerie, Trésor public) de la région de Saint-Pol-Léon, la "zone légumière" du nord de la Bretagne.