Le lin de retour dans le Léon

« Voilà le retour du lin dans les terres où il a jadis fait la fortune de ses exploitants » explique Olivier Beucher, de l'association Arcad. En 1999, l'Association de réflexion clédéroise pour une agriculture durable (Arcad) a signé la dernière MAE (Mesures agri-environnementales) de France. Dans le cadre de cette MAE, les légumiers doivent implanter 20 % minimum de céréales sur le total de la surface cultivable et effectuer des apports de fumier de bovin. Le blé, l'orge, le maïs,... font désormais parti du paysage cléderois. Cette année, quelques agriculteurs se sont aussi lancés dans la production de lin graine. Une dizaine d'hectares colore donc actuellement la campagne de ses fleurs bleues.



Lors d'une réunion sur la filière lin le 25 mai, Denis Burlaud, technicien chez Lin 2000 dans l'Oise, a commenté les essais pratiqués à Cléder et insisté sur les différentes étapes de l'itinéraire technique. L'originalité du climat de la région, à l'hiver très doux, a poussé les producteurs à tester des variétés d'hiver, mais aussi de printemps, toutes semées à l'automne.



Des aliments d'un grand intérêt




Stéphane Douabin de la société Valorex à Combourtillé (35) a expliqué la fabrication des tourteaux extrudés qui servent à l'alimentation animale. Les animaux nourris avec ces variétés sélectionnées sont en meilleure santé, affirme-t-il. Et leurs produits (lait, œufs, viandes) sont enrichis en oméga 3, ajoute-t-il avec conviction. Très en vogue aujourd'hui, les aliments riches en oméga 3 présentent un grand intérêt nutritionnel pour l'homme, comme le souligne l'association Bleu-Blanc-Cœur qui regroupe tous les acteurs de cette filière lin/oméga 3.



Après la réunion technique présentant le lin, de la graine à l'assiette, les légumiers de Cléder ont pu visiter quelques parcelles, étudiant ainsi cette culture de manière concrète.



« Dans un contexte de crise légumière dans le Léon, la réintroduction de cette culture ancienne et sa valorisation à travers une filière organisée suscite un intérêt croissant » affirme Olivier Beucher. « La mise en place d'un CAD (Contrat agriculture durable) légumier pour faire suite à la MAE pourrait permettre une croissance rapide de la production. »


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