L'Europe somme l'Iran de prendre des mesures contre la contamination des pistaches

Mohammad Reza Behzadian n'a pas dit quelle menace les Européens avaient brandie si l'Iran n'agissait pas. Selon les autorités agricoles iraniennes citées dans la presse, l'Europe a renvoyé au cours de l'année iranienne écoulée (jusqu'à mars 2004) 490 chargements de pistaches, contre 63 seulement l'année précédente, à cause de leur teneur trop élevée en aflatoxines.

Depuis mars, ce sont déjà 293 chargements qui ont été retournés à l'expéditeur, selon les mêmes informations qui ne précisent pas le tonnage global. L'aflatoxine est une substance toxique dont le rôle a été montré comme favorisant le cancer du foie notamment. Elle est produite par des moisissures se développant sur des céréales ou des arachides conservées dans de mauvaises conditions.

L'UE avait déjà interdit les importations de pistaches iraniennes pour la même raison en 1987. L'interdit avait été levé la même année à condition que les chargements soient certifiés aussi bien par les services sanitaires iraniens qu'européens.

De nouvelles mesures européennes de rétorsion pourraient faire pas mal de tort à l'Iran. Selon la presse, la pistache est devenue l'an dernier le premier produit non-pétrolier à l'exportation, supplantant les tapis. L'Iran en a exporté 192 tonnes pour 800 millions de dollars au cours de l'année iranienne passée, soit 70% de plus que l'année précédente, et 14% des exportations non-pétrolières.

Selon le ministère de l'Agriculture, l'Iran contrôle 70% du marché mondial des pistaches. Or les pays européens, l'Asie centrale et les pays du Golfe constituent ses principaux marchés.