Pour Hervé Gaymard, il n'y a "pas de tyrannie de calendrier" à l'OMC

"On entend dire qu'il faut absolument conclure avant l'été. Je ne vois pas où il est écrit qu'il faut conclure avant l'été", a affirmé M. Gaymard en réponse à une question posée par le sénateur Bernard Joly (RDSE), ajoutant: "Nous considérons que sur l'OMC il n'y pas de tyrannie de calendrier". Pour le ministre, l'Union Européenne (UE) est prête "à diminuer les subventions à l'exportation pour les produits qui intéressent les pays pauvres à la condition que les Américains et les autres fassent de même". Cependant, a-t-il déploré, "nous ne voyons rien venir du côté américain".

Dans ce cadre, "je ne vois pas pourquoi l'Europe serait obligée de remettre du charbon pour faire avancer la machine de la négociation", a-t-il ajouté, critiquant ainsi l'initiative lancé lundi par le commissaire européen au Commerce Pascal Lamy, négociateur en chef de l'UE à l'OMC. Celui-ci s'est déclaré prêt lundi à abandonner ses subventions aux exportations de produits agricoles, à condition que ses partenaires de l'OMC en fassent autant, dans un ultime effort pour obtenir avant l'été la relance du cycle de Doha.

Pour M. Gaymard, la France "n'est pas isolée" sur ce dossier au sein de l'UE, plusieurs pays l'ayant approuvé dans ses critiques contre la proposition de la Commission européenne. Vendredi après-midi, les ministres de 28 pays membres de l'OMC doivent se retrouver pour tenter de faire repartir les négociation du cycle de libéralisation du commerce mondial lancé en novembre 2001 à Doha (Qatar), en panne depuis l'échec de la conférence ministérielle de Cancun (Mexique) en septembre dernier.