Les maraîchers de PACA subissent leur plus grave crise "depuis 10 ans"

"Cette année, c'est pire que tout, au niveau des tomates en particulier, c'est l'une des plus grave crises qu'on ait jamais connues", résume Isabelle Giordano, directrice de la FDSEA (Fédération départementale du syndicat des exploitants agricoles) des Bouches-du-Rhône, premier département français producteur de fruits et légumes. Avec des prix à la production en chute libre, les maraîchers "et pas seulement ici, mais dans toute la France", précise Mme Giordano, ne peuvent plus suivre.

Depuis mai, tomates, melons ou aubergines se négocient en-dessous de leur prix de revient: La tomate, par exemple, dont le prix de revient au kilo pour les agriculteurs est de l'ordre "de 80 cents à 1 euro", est vendu "à près de 50 cents d'euro aux grandes surfaces", explique Mme Giordano. Idem pour le melon et l'aubergine. Résultat: les maraîchers spécialisés dans ces produits travaillent à perte depuis près de 3 mois. Pour eux, l'explication de cette chute des prix est simple: la concurrence des pays intra et extra-communautaires.

"Il y a des pays comme le Maroc, l'Espagne et maintenant la Pologne qui inondent le marché, dont les coûts de main d'oeuvre sont extrêmement bas, et on ne peut pas lutter", explique Denis Boulard, président de la chambre d'agriculture de la région PACA qui compte entre 6 à 8.000 exploitations de fruits et légumes. Autre facteur, selon les syndicats agricoles, la non-application par la grande distribution de la répercussion de la baisse des prix au consommateur, un des pendants de l'accord sur la baisse des prix négocié mi-juin avec le ministre de l'Economie et des finances Nicolas Sarkozy. "On peut dire que la grande distribution n'a pas vraiment une attitude citoyenne", estime Mme Giordano.

Pour certains maraîchers, qui ne bénéficient d'aucune aide au niveau européen, contrairement aux céréaliers par exemple, la situation devient ingérable. "On serre les dents. On essaie de s'arranger avec le banquier, mais on est vraiment au bord du gouffre, et si on n'a pas d'aide d'urgence rapidement, c'est clair qu'il y en a qui vont mettre la clé sous la porte", explique Fabrice, 31 ans, producteur de tomates et d'aubergines sur la Plaine de Berre l'Etang.

"On est dans une situation telle que si l'Etat ne fait rien, à peu près 50% des exploitations de production de légumes seront en cessation de paiement au début de l'hiver", prévoit pour sa part Denis Boulard. Et pour l'instant, les agriculteurs, qui multiplient les actions d'éclat pour alerter l'opinion depuis juin, ne voient rien venir. "On ne peut être que déçu de ce manque d'intervention", regrette Mme Giordano.


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