"Notre lien à l'agriculture reste encore mal connu. Nous sommes ici pour expliquer que l'enseigne s'approvisionne majoritairement en France et qu'elle a donc toute sa légitimité au salon", a expliqué à l'AFP Eric Gravier, vice-président de la filiale française du géant américain du "hamburger".
Sur le stand McDonald's, les citadins mais aussi les agriculteurs apprennent ainsi que la chaîne de restauration se ravitaille à plus de 75% en viande bovine française et qu'elle travaille avec plus de 40.000 éleveurs français.
On leur dit aussi que McDonald's France propose à ses clients des pains fabriqués à partir de blé cultivé exclusivement en France et en Allemagne et propose des pommes de terre, salades, tomates... qui ont poussé dans l'Hexagone.
"Nous avons souvent rencontré des agriculteurs qui ne savaient pas que leurs propres bêtes finissaient en steaks hachés dans nos restaurants", affirme M. Gravier. Pour nombre d'entre eux, McDonald's importait tous ses produits des Etats-Unis.
Lorsque McDonald's s'expose pour la première fois au Salon de l'agriculture en 2001, le groupe suscite la grogne de certains paysans qui contestent vivement sa présence.
Il s'était pourtant fait très discret, en s'installant sur une soixantaine de mètres carrés au fond du hall dédié à l'élevage.
En guise de protestation, de jeunes Agriculteurs du centre-est de la France avaient mis en place devant le stand un "Mac Marcel" et distribué "de vrais produits du terroir". Le Salon de l'agriculture n'est "pas une foire, mais la vitrine de l'agriculture française", tempêtaient-ils.
De son côté, le porte-parole du syndicat Confédération Paysanne, René Louail, avait qualifié cette présence de "véritable provocation".
Cinq ans après, le stand McDonald's est installé bien en évidence à l'entrée du principal hall du salon, celui de l'élevage, sans susciter la moindre émotion.
"Nous sommes un acteur important de l'agriculture française, nous la rendons moderne", insiste M. Gravier. "Nous avons appris à aller au contact du monde agricole, nous avons eu un gros travail d'explication à faire et maintenant une relation de confiance s'est établie", assure-t-il.
Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA -premier syndicat agricole français- la présence de McDonald's se justifie à partir du moment où la chaîne "utilise la production française. C'est ce que l'on attend d'elle". Si l'approvisionnement se faisait avec des produits d'importation, "notre réaction serait différente", assure-t-il.
"Il y a cinq ans, le secteur était en crise en raison de la vache folle, les jeunes étaient exaspérés, essayaient de défendre la qualité de leurs produits", explique aujourd'hui Gaël Grosmaire, trésorier de l'organisation Jeunes Agriculteurs. Pour eux, McDonald's symbolisait "la mauvaise qualité de la nourriture".
Aujourd'hui, McDonald's "fait partie du paysage français et de la consommation française. Au fil des années, les combats changent un peu, il faut évoluer", estime M. Grosmaire.
