"Garanti coton équitable": le label Max Havelaar apposé sur cette paire de chaussettes est une première pour l'association qui, jusqu'а présent, ne certifiait que des produits alimentaires, onze en tout, comme le café ou les bananes.
Par ce label, elle garantit que le coton utilisé a été produit et récolté dans des conditions "équitables" avec notamment la garantie d'une rémunération décente pour les producteurs, en l'occurence du Sud.
"Au-delа d'un prix minimum, il s'agit d'encourager les producteurs à prendre en charge leur propre développement", a précisé le directeur de Max Havelaar France, Victor Ferreira lors d'une confйrence de presse.
Le coton "équitable", vendu presque deux fois plus cher à la production que le coton normal, vient de quatre pays d'Afrique de l'Ouest : le Mali, le Sénégal, le Cameroun et prochainement le Burkina Faso.
En 2004/2005, environ 3 300 producteurs ont récolté ce coton, qui doit réondre àdes normes sociales et environnementales (organisation déocratique des coopératives, agriculture raisonnée, interdiction d'achat de semences OGM). Les producteurs sont payés à un prix minimum garanti et une prime de développement est versée à la coopérative.
Pour la prochaine saison, ce commerce devrait bénéficier à près de 20 000 producteurs africains.
Huit marques franзaises ont déjа été agréées par Max Havelaar pour vendre des produits utilisant ce coton : le fabricant de chaussettes Kindy, le distributeur de vêtements par correspondance La Redoute (marques Active Wear et Soft Grey), le fabricant textile breton Armor Lux, la société de produits d'hygiène en coton Hydra (marque Bocoton), la marque de prêt-а-porter pour homme Celio, le fabricant de linge de maison Hacot et Colombier, le fabricant de vêtements de sport Eider.
Au-delа de la seule matière première, Max Havelaar a l'ambition de certifier dans quelques années également les fileurs de coton, les tisseurs, les entreprises de confection "pour avoir du textile équitable proprement dit", précise-t-on а l'association.
Mais la tâche s'annonce "complexe", de l'aveu même de l'association, notamment en matière de contrôle. Outre le nombre des acteurs, sous-traitants compris, "on touche а des pays où il est difficile d'organiser des contrôles", comme la Chine, premier producteur, consommateur et importateur de coton, explique-t-on chez Max Havelaar.
Le coton s'est déjа avéré plus difficile à certifier que les produits alimentaires en raison aussi du nombre des acteurs, a précisé Simon Pare, chargé de la recherche chez Max Havelaar.
Outre le gain qu'il apporte en terme d'image, le label, selon le directeur commercial de Hacot Colombier, Guillaume Dassonville, permet de "protéger l'industrie française, car nous allons filer et confectionner ce coton en France".
Le projet est soutenu par le ministиre français des Affaires étrangères, le Centre pour le développement de l'entreprise, qui aide les PME des pays ACP Asie-Caraпbes-Pacifique, et la société publique DAGRIS (Développement des agro-industries du sud), qui conseille des sociétés cotonnières africaines.
Vingt millions de personnes vivent du coton en Afrique de l'ouest et et du centre.