"L'eau n'est pas une marchandise, c'est un patrimoine commun de la nation", affirme la CGT dans un document de 14 pages publié alors qu'une loi sur l'eau est en débat depuis mardi au Sénat.
Pour le syndicat, cette "ressource unique" ne peut "être soumise à ce qui s'applique aux biens marchands dans le cadre contestable dit de +loi du marché+", car ceci "s'oppose aux principes de la satisfaction des besoins collectifs dans un cadre d'égalité pour tous".
La loi doit donc "établir l'eau comme un bien commun, accessible en quantité et en qualité, de droit à chaque être humain", et sa gestion doit relever d'un "grand service public national", affirme la CGT.
Enfin la loi "doit promouvoir et favoriser l'intervention démocratique participative des citoyens associée à la transparence dans la gestion de l'eau", juge le syndicat.
Une telle politique va de pair avec une "réforme profonde de l'agriculture", afin qu'elle abandonne des pratiques intensives promues par la politique agricole commune (PAC) européenne pour une "agriculture durable, économe en eau, en intrants et préservant l'environnement".
La CGT préconise aussi un meilleur contrôle des usages industriels, et une "réappropriation par la nation des groupes d'eau embouteillée", car cette ressource naturelle a été concédée "à des sociétés commerciales sans une juste contrepartie financière".
Le syndicat souhaite voir créées deux instances, un "commissariat de l'eau" et un "haut conseil du service public de l'eau" pour obtenir davantage de cohésion dans les politiques publiques et contrôler les missions de services publics, "dont celles assignées actuellement aux entreprises privées".