Des émissions records de dioxine avaient entraîné le 24 janvier dernier l'arrêt d'un des fours de l'incinérateur de Gien. Les analyses conduites dans un rayon de 10 km autour de l'usine sur le lait, les sols, les végétaux, légumes, etc., n'avaient pas montré d'impact sur l'environnement de l'incinérateur. La dioxine est une substance chimique cancérigène. Mais les analyses d'oeufs de poulaillers familiaux situés dans le voisinage de l'usine montrent des teneurs de 7,2 picogrammes par gramme de matière grasse à 17,5 pg/mg. La norme européenne en vigueur depuis le début de l'année interdit la commercialisation des oeufs contenant plus de 3 pg/mg.
La préfecture du Loiret a demandé des analyses complémentaires pour rechercher les causes de la présence de dioxines dans les oeufs de ces poulaillers familiaux. La population a reçu pour conseil "de ne pas consommer les oeufs et les volailles dans un rayon de 5 km autour de l'incinérateur", selon une association écologiste, le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid). Le Cniid met directement en cause l'incinérateur de Gien.
Pour sa part, le groupe Tiru juge "rassurants" les résultats d'analyses conduits sur les sols et exclut tout impact environnemental de son exploitation. Pour Tiru, "les dioxines ingérées par les poules et retrouvées dans les oeufs proviennent probablement des brûlages (de végétaux) effectués par les propriétaires qui en répandent les cendres sur le sol des poulaillers", voire de barbecues. Tiru a soumis aux autorités un dossier pour pouvoir redémarrer "dès que possible" la ligne 2, à l'origine de fuites importantes de dioxines (50 g sur un total de 170 g pour toute la France en 2004).
